Bons Amis de Michaël Zumstein

Enquête, interviews, portraits, Bons Amis a pour ambition d’approfondir la délicate question de la réconciliation en Côte d’Ivoire et de documenter les enjeux d’une mémoire apaisée pour un pays majeur d’Afrique de l’ouest.

Aujourd’hui, même si la Côte d’Ivoire n’est plus sous les feux de l’actualité, si
les violences ont cessé, la nécessité de s’interroger sur les causes de cette spirale de violence et de continuer à témoigner est impérieuse pour Michaël Zumstein.
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Contexte et motivation

Pendant 6 mois (d’octobre 2010 à avril 2011), j’ai photographié la crise post électorale en Côte d’Ivoire pour plusieurs journaux français et étrangers.

6 mois de meetings, d’espoirs électoraux puis d’affrontements et de violences pour aboutir à une démocratie fragilisée dans un pays profondément divisé ; à un sentiment d’inachevé aussi.

Ne photographier que la période de crise m’est apparu insatisfaisant d’un point de vue journalistique, et j’ai éprouvé le besoin de poursuivre et compléter mon travail. C’est ainsi qu’est né mon projet Bons Amis : une enquête journalistique pour mieux comprendre, documenter et informer sur les raisons de cette crise mais surtout pour interroger le futur et savoir comment un pays peut se réconcilier avec lui-même lorsque les divisions sont si profondes et les cicatrices encore ouvertes.

Au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, le président nouvellement élu, confiait à des journalistes : “Reconstruire la Côte d’Ivoire ne sera pas difficile (…). Mais parvenir à réconcilier les Ivoiriens avec eux-mêmes le sera beaucoup plus”. La mise en place de la Commission pour le Dialogue, la Vérité et la Réconciliation (C.D.V.R.) est la première étape
d’un très long processus de pardon, la crise post-électorale ayant fait plus de 3000 morts et près d’un million de déplacés.

Le projet
Sur les lieux symboliques du conflit post-électoral, j’interrogerai les Ivoiriens pour savoir comment chacun s’arrange avec sa mémoire, sa souffrance et son sentiment d’injustice. Je m’intéresserai aussi à la lente mise en place de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (C.D.V.R.).

Pour le dernier volet du projet, je travaillerai en collaboration avec le journaliste Olivier Monnier, spécialiste de la Côte d’Ivoire et basé à Abidjan depuis plusieurs années. Sa connaissance du terrain me permettra d’approfondir la délicate question de la répartition des terres et de leur exploitation, à l’origine du malaise ivoirien.
Je m’intéresserai également à cette jeunesse bouillonnante qui préfère se tenir hors de portée de la politique, au risque de complètement effacer de leur mémoire les heures sombres du passé.

Michaël Zumstein

Franco-suisse, né en 1970, diplômé de l’Ecole Supérieure de Photographie de
Vevey (Suisse).

Qu’il travaille pour la presse française et étrangère, ou sur des projets personnels, son travail s’inscrit dans la tradition du photojournalisme d’enquête. Tout en suivant les conflits de R.D. Congo, de Côte d’Ivoire et du Soudan, Michaël Zumstein fixe son regard sur les “relations ambiguës entre l’Afrique et l’Occident”. En parallèle de ses travaux sur le continent africain, Michaël Zumstein couvre l’actualité sociale et politique française. Pendant plus d’un an, il a réalisé une série de reportages sur la Cité des Courtilières à Pantin. Témoin des tensions entre jeunes et policiers, il a suivi les événements de Villiers-le-bel ou de Clichy-sous-Bois. Prolongement de son
intérêt photographique pour le continent africain, il anime également des ateliers photographiques en Afrique, dans le cadre du World Press Photo.

Les soutiens

  • CNAP
  • Agence VU’
  • AMNESTY INTERNATIONAL