Cette semaine, rendez vous sur le site de Jodi Bieber
Face aux images de cette photographe, nous restons sans voix. Dures mais d’une grande beauté, leur vision ne nous laisse pas indemnes. Jodi Bieber retrace le portrait de toute une génération et même de tout un pays, l’Afrique du Sud dont elle est originaire. Un pays au passé complexe où l’inégalité semble ressurgir dans chacune de ses photos.
Pendant une période de 10 ans, de 1994 à 2004, elle dédie son travail à la société Sud Africaine en photographiant dans les quartiers la jeunesse vivant en marge.
Dressant tout d’abord le portrait des Afrikaners, elle s’est ensuite attachée à portraiturer les gangs des quartiers noirs. Jodi Bieber nous en a ramené des images poignantes, d’une grande force mais où le désarroi se reflète sur les visages photographiés. En est issu le livre « grandir en Afrique du Sud, entre chiens et loups » .
En 2003, elle entame un essai photographique sur le sida et la drogue en Espagne qu’on peut découvrir dans sa série “Las Canas” . Les portraits y sont désarçonnant de vérité. Les personnes photographiées semblent désarmées devant l’objectif de Jodi Bieber. A côté, nous découvrons des mini cabinets de curiosité où des objets semblent délaissés (poupées, billets, sacs…).
Ces images trash ne sont pas sans rappeler le travail des années 80 de la photographe Nan Goldin . Elles ont toutes deux cette volonté de tracer un portrait réel et résolument contemporain du monde qui les entoure.
Ce travail a été présenté en novembre 2007 lors des 7èmes Rencontres Africaines de la Photographie. Elle y a reçu un prix de la fondation Jean-Paul Blachère.
Jodi Bieber a reçu à plusieurs reprises le World Press Award.
