© Afrique in visu
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« Le sida est visible, fais toi une image »

Dimanche 19 novembre, 9h30 du matin. Le public est nombreux pour assister à l’ouverture de cette exposition interactive.

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Vous pouvez voir dans la galerie photo l’ensemble de la matinée.

Dès votre arrivée, les jeunes femmes de l’ ONG Jigi vous mettent sur le cœur le ruban symbolique rouge.

Dans la grande paillote du Musée du District de Bamako , le programme du vernissage est dense:

Tout commence par la prestation du célèbre chanteur, Sory Diakité, vêtu de beaux vêtements aux motifs « Le sida est visible, fais toi une image ».

S’en suivent les discours des organisateurs et partenaires: ONG Jigi, l’ambassadeur d’Allemagne, le responsable d’ONUSIDA, Heide Wegat (organisatrice de l’exposition pour la Coopération Allemande),etc…

Tout cela est entrecoupé de concerts, spectacles pour sensibiliser les jeunes.

La troupe de théâtre « Welekan » qui présente un extrait de sa pièce « le triomphe » connaît un véritable succès. Cela montre bien que le théâtre peut permettre une prise de conscience et avoir un impact sur la jeunesse.

L’hymne Rap au Sida, entonné par des rapeurs de différentes MC en bambara, anglais, français, clôt la cérémonie.

Nous suivons les organisateurs et l’ambassadeur d’Allemagne dans le Musée. Ce dernier, d’un coup de ciseau, coupe le ruban symbolique, rouge.


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S’en suit une visite guidée de l’exposition par Alioune Bâ, Nadya Stillhart et Heide Wegat , qui présente les nombreux ateliers : panneaux informatifs sur les statistiques du sida dans le monde, comment se protéger…

Au mur les photos des enfants illustrent la maternité, l’enfance, la maladie, la mort, l’hôpital… Dans des espaces en retrait, les photos des formateurs :

Alioune Bâ présente, dans un grin reconstitué, une installation accompagnée de ses images, fils rouges symboliques au sol et sérums colorés au plafond. Dans ce grin, des garçons font le thé afin que les jeunes hommes puissent parler du sida et de la sexualité.

A côté de ce grin , les photos de la formatrice Sorana, sur les tresses, sont présentées alors que des jeunes femmes se tressent les cheveux en parlant de leur côté des problèmes liés au sexe.

Un jeu attend dehors les jeunes tandis que d’autres vous proposent de noter une phrase contre le Sida puis vous photographient avant de l’ajouter au diaporama qui défile.

En partant on vous donne une petite pochette qui contient des préservatifs féminins, masculins et des brochures donnant les adresses pour aller se faire dépister ou pour aller parler du sida …

Des scolaires viendront toutes les matinées pendant un mois afin que ce message touche, le plus grand nombre, parmi les jeunes générations.

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Les organisateurs ont réussi un pari difficile : parler d’une maladie incomprise (les gens au Mali pensent que le sida n’existe pas, qu’il a été inventé pour freiner les jeunes gens dans leur sexualité) avec des images, des jeux et des ateliers pour un résultat haut en couleur, en émotion et surtout montrant l’implication des populations locales qui ont prêté main-forte pour organiser cet évènement, premier du genre au Mali.

Comme le soulignait Alioune Bâ, dans ce pays où peu de personnes ont accès à la lecture et à l’écrit, une image forte permet de toucher une large population. Demain on met en ligne une interview d’ Alioune Bâ…