Zaza maditra Les enfants mauvais, indisciplinés
Dans un pays où 92% de la population vit avec moins de deux dollars par jour et où le taux de pauvreté a fortement augmenté (plus de 10 points entre 2008 et 2013 [1]), les problèmes que rencontre la société malgache sont encore plus visibles à l’intérieur de ses centres de détentions. Exiguïté, manque d’hygiène et désœuvrement restent le quotidien des 110 jeunes de la prison pour mineurs d’Antanimora. Des organismes humanitaires tentent d’améliorer ce quotidien : construction de douches, latrines, réfectoire, prise en charge quotidienne alimentaire, médicale, éducative, etc.
La plupart de ces adolescents sont incarcérés pour des faits mineurs, allant du vol de poulet au vol à la tire en passant par des bagarres. Compte-tenu de l’engorgement des tribunaux et des dysfonctionnements de la justice, beaucoup de jeunes placés sous Mandat de dépôt [2] en matière correctionnelle, sortiront six mois plus tard… sans avoir été jugés. Pour les autres, dont le délit plus grave est du ressort de la Cour Criminelle, un Mandat de dépôt3 limité à 8 mois, renouvelable, est délivré par le Procureur de la République. Une Ordonnance de prise de corps (O.P.C [3]) qui vaut titre de détention pour 30 mois peut également être ordonnée par le Juge d’instruction ou le Procureur de la République.
Ils ont entre 13 et 18 ans et m’ont permis, grâce à leur collaboration et leurs témoignages, de raconter ce temps de détention qu’est la vie au centre des mineurs... mais aussi leur vie d’avant... une existence au-delà de l’enfance qui les amène à Antanimora.
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- © Cédric Spilthooren
- prison centrale d’Antanimora
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- © Cédric Spilthooren
- « (…) La vie ici est difficile. J’vais plus en cours, j’suis pas motivé. De toute manière, y’a personne qui donne des cours de Terminale en prison (…) »
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- © Cédric Spilthooren
- Plusieurs fois par semaine, des religieux mènent des groupes de prière au quartier des mineurs. Prières et chants animent leurs visites.
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- © Cédric Spilthooren
- Cour du quartier des mineurs d’Antanimora (surface de de 250 m2)
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- © Cédric Spilthooren
- Entrée du quartier des mineurs. Devant le poste des gardiens, une jeune mère attend l’autorisation de pouvoir remettre de la nourriture à son fils, l’occasion de pouvoir s’entretenir avec lui. Prison d’Antanimora, Antananarivo, Madagascar.
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- © Cédric Spilthooren
- Entrée du quartier des mineurs, poste des gardiens
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- © Cédric Spilthooren
- Quartier des mineurs, Salle de classe un après midi
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- © Cédric Spilthooren
- Sous le préau, des membres d’une église prêchent la bonne parole au quartier des mineurs
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- © Cédric Spilthooren
- Les jeunes sont réunis dans la cour lors d’une visite de religieux. Prêches et chants accompagnent cette visite. Au fond, à droite, porte communiquant avec le poste des gardiens.
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- © Cédric Spilthooren
- Partie de foot au quartier des mineurs
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- © Cédric Spilthooren
- Retour dans les dortoirs. De dos, un chef de chambre.
Les dortoirs sont fermés de 17 h jusqu’au lendemain 6 h. Le chef de chambre, un par dortoir, est un jeune détenu nommé par l’association Grandir Dignement et l’administration pénitentiaire. Son rôle est de faire respecter le règlement et la discipline. La lumière reste allumée toute la nuit dans les deux dortoirs.
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- © Cédric Spilthooren
- « (…) Mon rêve… c’est d’arrêter de voler… et visiter le monde… aller en Amérique »
Voir en ligne : cedric-spilthooren-photography.com