D’abord lancé comme une rencontre entre deux photographes, ce voyage d’une journée à Gonzague a pris la forme d’une coopération et d’un regard croisé entre un ivoirien et une toubab noire. A fouler la plage de Gonzague à la recherche des vestiges de la ville qui s’y dressait quelques mois plus tôt, nous y avons fait des rencontres étonnantes de citoyens indécis à oublier leur vie d’avant, véritables revenants incapables d’oublier. Traces du passé, installations sauvages, la transformation du lieu avoisine la métamorphose, un peu comme une mue, nécessaire, celle du retour de la nature sur la civilisation. Mais malgré cela, l’homme n’oublie pas, il revient, attaché à sa terre natale.
Les « déguerpis » de Gonzague ville sont toujours là, dans la mémoire du lieu, dans ce bar improvisé tous les jours à l’endroit où il se dressait avant, dans le regard gêné de ces jeunes gens abandonnés.
Texte de Nathalie Guironnet
Les autorités ivoiriennes, à travers le ministère de la Construction, du logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme ont mené une vaste opération de déguerpissement des habitants situés en bordure du littoral, précisément entre la mer et la voie express Abidjan – Grand-Bassam.
A ces endroits insalubres, rien n’avait été épargné, les habitations, les lieux de cultes, les établissements scolaires en passant par les lieux de commerce, tout avait été détruit excepté quelques cocotiers. Allant du carrefour de la cité universitaire de la commune de Port-Bouët – Abidjan jusqu’au corridor de sortie, l’on apercevait grandement la mer agitée avec ses bruits de vagues.
Quelques mois plus tard, les photographes Nathalie Guironnet et Lucien Kablankan y ont promené leurs regards et proposent à travers ce Portfolio une documentation relative à cet espace devenu un vaste champ de gravats, de ferrailles et d’ordures.
Un questionnement sur cette autre nouvelle vie qui y reprend peu à peu ses droits.
Texte de Lucien Kablankan
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- © Nathalie Guironnet
- Extraction du sable de plage pour la construction.
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- © Lucien Kablankan
- Solidarité oblige, Le déjeuner est servi et partagé entre les clients fidèles du restaurant bar de fortune
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- © Nathalie Guironnet
- Tourne la vie.
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- © Lucien Kablankan
- Le restaurant bar du quartier renait entre gravats, ferrailles et immondices.
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- © Nathalie Guironnet
- Accolé au container, ce maçon vit toujours ici.
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- © Lucien Kablankan
- Petite promenade sur les ruines de Gonzague à la recherche d’un souvenir perdu.
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- © Nathalie Guironnet
- Un homme religieux va vers son église improvisée.
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- © Lucien Kablankan
- Tout a été détruit mais pas la passion du foot. Elle demeure présente en ces lieux.
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- © Nathalie Guironnet
- Espace où l’on garde les icônes et accessoires d’église.
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- © Lucien Kablankan
- Le regard lointain, cet habitant médite sur son sort pleinement sceller, il attend un éventuel meilleur avenir qui tarde à venir.
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- © Nathalie Guironnet
- Cuisine de plein air.
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- © Lucien Kablankan
- L’économie assurément reprend forme avec ces pêcheurs qui viennent d’accoster.
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- © Nathalie Guironnet
- Travail La vie continue.
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- © Lucien Kablankan
- Un grand tas de gravats, témoignage de l’ampleur des dégâts.
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- © Nathalie Guironnet
- Un ancien maquis improvisé garage auto.