Le Théma #3 du Théâtre Liberté se consacre au cours des mois de janvier et février 2012 au thème de l’exil. Donner la parole aux artistes et aux intellectuels sur l’exil, la mobilité croissante des populations, les espoirs et la souffrance, le déracinement, la vie au
loin, le retour au pays. Ce Théma #3 se construit en écho à la pièce Invisibles de Nasser Djemaï dans laquelle il met en scène la vie des travailleurs immigrés retraités et au spectacle de Michel Boujenah, enfant de l’exil.
« Quand je t’ai demandé de m’écrire le nom de ton pays, tu m’as répondu que tu ne pouvais pas parce que le Maroc, c’est le “pays”, et que c’était comme ça : el Maghreb. On écrit comme on prononce le pays qui pourtant ne s’écrit pas, parce qu’il est plein d’images insolubles et que ce n’est plus tout à fait le sien. El Maghreb. Faire et défaire la France. Faire en sorte que le pays qui nous quitte ne soit jamais tout à fait mort et le tenir dans le champ d’un espace
chaud, comme un regard. Et encore, se lever, s’intégrer, respirer dans ce nouveau désert, faire et défaire le présent aussi souvent que le passé le demande. Et souvent il appelle, et il se nourrit de notre liberté comme il mange nos souffrances. »
Malik Nejmi
EXPOSITIONS
Hall du Théâtre, mardi au samedi de 11h à 19h et dimanche de 14h à 19h, Entrée Libre
El Maghreb
une exposition de Malik Nejmi
-
- el maghreb © Malik Nejmi
_ Malik Nejmi est un artiste qui par sa culture franco-marocaine se trouve en permanence dans l’entre-deux. Il creuse dans les contours d’un territoire pour photographier ce sentiment d’étrangeté qui construit notre conscience et révèle nos identités. L’extrait de
l’exposition El Maghreb présentée par le Théâtre Liberté saisit le contrepoint à l’exil, l’absence sans retour.
« Partout, dans les cafés, les épiceries, les hôtels, vous trouverez le regard d’un homme, assis, seul dans ses pensées. C’est le regard de la dépression, l’épais manteau de la nation islam recouvrant le pays entier, celui de la ghorbâ, de l’isolement, d’une jeunesse en rupture avec son imaginaire. L’image fi gée de “l’Arabe” qui rêve de partir. » Malik Nejmi
Cette exposition a été présentée aux Rencontres Internationales de la Photographie à Arles en 2006.
Et Maintenant...
Le Théâtre Liberté produit et présente une exposition fruit du travail de médiation réalisé par Alain Michon (installation sonore) et Pascal Fayeton (photographies) auprès de la population des vieux migrants sur le territoire toulonnais.
CINEMA HORS LES MURS
Nulle part terre promise
Fiction d’Emmanuel Finkiel - 2008
Projeté au Cinéma Le Royal en partenariat avec le Théâtre Liberté sur le thème de l’exil le 2 février à 16h, le 6 février à 19h et le 7 février à 19h.
THEATRE
Michel Boujenah - Enfin Libre
7 janvier 2012 à 20h30 — Salle Albert Camus
Invisibles
14 janvier 2012 à 20h30 — Salle Albert Camus
Texte et mise en scène Nasser Djemaï
Basée sur des témoignages réels dont celui de son père, Nasser Djemaï met en scène une oeuvre hors normes et bouleversante sur la vie des travailleurs immigrés.
CONFERENCE-DEBAT
Salle fanny ardant, samedi 14 janvier, 18h, Entrée libre
L’Exil, Boris Cyrulnik
Les flux constants de personnes au travers du globe, qu’ils soient contraints ou choisis, ponctuels ou à l’origine de migrations définitives, produisent différents types de souffrance et conduisent à l’émergence de stratégies politiques plus ou moins efficaces. Fautil
construire des camps pour réfugiés vaguement perfusés par l’aide sociale ? Ou faut-il réfléchir au processus d’immigration ?
La conférence sera suivie d’un échange avec Alain Michon, Pascal
Fayeton et Nasser Djemaï.
Boris Cyrulnik est éthologue, psychanalyste, psychologue, neuropsychiatre et écrivain.
Salle Toscan du Plantier, vendredi 20 janvier, 19h, Entrée libre
Les Exilocrates : d’Istanbul à Marrakech dans la France d’aujourd’hui, Ali AKay
Le monde méditerranéen est une région close pleine de problèmes politiques où les intellectuels se voient contraints à l’exil de leurs propres pays pour pouvoir s’exprimer ailleurs plus librement. Que font les intellectuels opposants ou engagés dans leurs pays natals ? Quelle société post-migratoire dans le nord de la Méditerranée
issue de l’immigration économique et politique ?
Ali Akay est professeur à l’Université des Beaux-Arts Mimar Sinan à Istanbul,
chef du département de sociologie, commissaire d’exposition et fondateur de la
revue Toplumbilim.
PROJECTION-DEBAT
Salle Toscan du Plantier, samedi 4 février, 16h, Entrée libre
Les Pieds Noirs, histoire d’une blessure
Documentaire (2h40) de Gilles Perez et Karine Bonjour - 2007
À l’aide de témoignages et d’archives familiales le flm retrace l’histoire des années romantiques (installation et vie en Algérie), aux années dramatiques (guerre et fuite), aux années mélancoliques (exil). Une production Treize au Sud et France Télévisions.
« Il ne s’agit pas d’un film historique, mais d’un film humain, d’un film de mémoire. Mémoire partagée, entrelacée, qui s’entrechoque, trébuche quelque fois. » Gilles Perez
La projection sera suivie d’une rencontre avec les réalisateurs et quelques-uns des témoins du film.
DOCUMENTAIRES ET COURTS-METRAGES
Salle Toscan du Plantier, du 13 au 29 janvier, Entrée Libre
samedi 14, dimanche 15 janvier
vendredi 20, dimanche 21 janvier
vendredi 27, samedi 28 janvier
de 16h à 19h
Les jours lointains de Feriel Ben Mahmoud (25’) : tranches de vie au café social Ayyem Zamen de Belleville.
Jean Farés de Lyes Salem (13’) : fiction sur le mariage mixte.
Mariage blues de Touria Benzari (26’) : mariage arrangé au pays.
El berrani de Hamzi Aboubakeur (35’) : désir d’exil en Algérie.
Tous brûlés de Leïla Chaïbi (52’) : brûler ses papiers, brûler les frontières, brûler sa vie.
vendredi 13, samedi 21 et dimanche 29 janvier
de 16h à 19h
Mémoires d’Immigrés, l’héritage maghrébin
Documentaire en 3 volets (2h40) de Yamina Benguigui - 1997
Trois ans d’enquête, furent nécessaires à Yamina Benguigui pour réaliser ce film associant témoignages, images d’archives et images personnelles. Un aller-retour constant entre passé et présent qui permet au spectateur de retracer l’itinéraire oublié des acteurs de l’immigration.
« Ce film est le récit de mon voyage au cœur de l’immigration maghrébine, en France. L’histoire des pères, des mères, des enfants, l’histoire de mon père, de ma mère, mon histoire. » Yamina Benguigui