Autoportrait © Nour Eddine El Ghoumari
Autoportrait © Nour Eddine El Ghoumari

Portraits du Maghreb

Après les portraits saturés et décalés de Fouad Maazouz que nous vous avons présentés la semaine dernière, place aux portraits touchants noirs et blancs de Nour Eddine El Ghoumari . Nous avons souhaité vous proposer deux visions sur son travail photographique : Un texte en français de l’artiste marocaine, Fouzia Alami et le texte en anglais « Faces in the crowed » par Nour Eddine El Ghoumari, lui même. Ces deux textes reflètent bien le regard humaniste de ce portraitiste hors norme.

Quand la photographie dépasse les limites du réel…

Autoportrait © Nour Eddine El Ghoumari
Autoportrait © Nour Eddine El Ghoumari
Nour Eddine El GHOUMARI

Né à Taza, vit et travaille à Londres où il exerce le métier de Professeur et chef de département de Photographie, Plusieurs expositions individuelles en Angleterre et en Egypte depuis 1991, Expositions collectives au Maroc, en Angleterre, en Syrie depuis 1997 Connu et reconnu aussi bien au Maroc qu’à l’étranger par ses nombreuses distinctions honorifiques : Médailles d’Or et Prix pour ses photographies dont certaines ont fait la une des livres, des magazines de photographie artistique: en Angleterre, en Allemagne, en Russie,en Ukraine, au Maroc, en Egypte ,en Syrie,en Italie,au Japon et aux Etats-Unis.


Nour Eddine El GHOUMARI a dépassé bien des tremplins pour atterrir dans le monde merveilleux de la photographie. Rien n’arrête notre champion qui troque le sport – 16 médailles nationales et internationales au 100 m et 4×100 m – pour l’art photographique.

Il a bravé terre et mer pour avoir suffisamment de recul pour faire revivre sa « Taza », ville natale dont il est le porte-parole de ses femmes, de ses vieux, de ses enfants. La misère, le silence, la résistance se lisent sur les visages de ses sujets : des rides indélébiles marquent ces « monuments vivants » qui résistent aux affres du temps. Les Tazis sont connus pour leur courage, leurs défis.

Aunt Fatima © Nour Eddine El Ghoumari
Aunt Fatima © Nour Eddine El Ghoumari
Nour Eddine fait de l’acte photographique une raison de vivre, de faire parler ces visages de marbre que la rudesse du climat a marqués, de défendre l’enfance exploitée. En bras de fer avec la misère, Nour Eddine fait tomber les murs, montre la femme, l’enfant, l’homme dans leur milieu naturel, dans leur dignité.

Notre artiste s’épanouit davantage dans la photographie digitale à laquelle il livre une grande bataille: celle de s’exprimer au delà du réel.

El GHOUMARI est né sous l’étoile de l’art. En star il a conquis les coeurs de ses figurants pour les accompagner dans leur peine. Il a conquis les pays lointains, les salles d’expositions, les medias pour parler et faire parler de sa Taza qui le charme, qui le hante.

La force de son travail, il la puise dans le quotidien de sa région, sur les traces de son inspirateur Sebastiao Salgado .

La palette de Nour Eddine ne cesse de nous subjuguer. Il a fait de la peinture, de la photographie, son cheval de bataille pour nous restituer des oeuvres d’une qualité artistique exceptionnelle qui ont fait couler beaucoup d’encre, sur Internet, sur toute la planète.

En pictorialiste, il jongle avec Photoshop, dans une esthétique fabuleuse qui nous happe dans un monde surréaliste…

Le Maroc qui reconnaît à juste titre les exploits de son champion, reconnaîtra en cet humaniste le talent d’un artiste photographe hors pair.

Fouzia ALAMI

Faces in the crowed

My photography work is part of a short journey of my life between Morocco and Egypt . Two countries I love and miss tremendously.

The photos represent a reflection of me, the unseen man behind the camera.

In most of my Portraits, the viewers would notice, that I often isolate my subjects from the rest of the crowed. I also prefer to photograph people in their natural environment. The young the poor and the old are my true inspiration.

Man by an old mosque © Nour Eddine El Ghoumari
Man by an old mosque © Nour Eddine El Ghoumari
When I shoot a portrait, I try to be as honest as possible to my subjects and convey all details of their cloths and faces as well as the direction of light. I always try to remember the surrounding smells and sounds when I am in printing in the darkroom. Consciously or subconsciously, I remain an advocate of the authenticity in photography, honouring the uniqueness of the face, singled out from the crowd by my camera, and, however arrogant it may sound, by my will.

From my photos, I hope the viewers will be able to read my feelings…as I sought to convey my emotions via my subjects’ wrinkly faces and the gestures of their hands.

In a local market, my imagination comes alive in the air filled with the fragrance of mint tea. As I turn around I see bright palettes of sacks of spices, their colours glow in the sun rays which penetrate through a hole in the tent of an old bearded market seller.

Each of these faces, like a divine guide through the history and culture of my people, to those who seek to understand them. For me, wrinkles on the face of an elderly woman who sells parsley and coriander nearby our house are a code to her past and a signs into her present and future. By the expression of her face and even by the way she folds her arms we can find out this lady’s cultural ethics and her religious devotion.

I always have a deep psychological connection between me and many of my subjects. When I am about to take a photograph of a person, I would often ask myself before pressing the shutter button whether I am ready to let this person inter the life within each frame of the film and subsequently inter my life.

The people portrayed by me become my protégés. I care about them, protect them from possible criticism. I often wonder whether my subjects are still alive; have enough food, and whether they are warm in the cold winters. I often stare at the finished photographs for hours and wonder if my subjects might be embarrassed by my glances and those of thousands of viewers that see them. I ask myself if they would condemn me for interfering with their private lives. Opening it up to the outer world ?

Nour Eddine El Ghoumari

En savoir plus :

– Site internet : www.photonour.com
– Contact : nour@photonour.com