Trop sûr de soi, Maroc © Azeddine ALAMI OUAHABI
Trop sûr de soi, Maroc © Azeddine ALAMI OUAHABI

En images, la suite du Festival International de la Photographie d’Oujda

Trop sûr de soi, Maroc © Azeddine ALAMI OUAHABI
Trop sûr de soi, Maroc © Azeddine ALAMI OUAHABI

Commentaire d’un jeune photographe et cinéphile, El ASHIR Reda-Ahmed

Je suis tombé amoureux sur internet des photos de Jean-Loup Sieff, Salgado et Daoud Aoulad Syad, qui est un photographe, réalisateur marocain. Il a réalisé un ouvrage « Marocain », un recueil de photo en noir et blanc. Cela m’a touché, car il n’y avait pas une vision orientaliste du Maroc mais un regard identitaire. C’est un ouvrage très intéressant car il s’intéresse aux petites gens sans forcément parler de la misère. Ce livre m’a permis de me rendre compte qu’un marocain aussi pouvait aussi avoir un regard particulier sur son pays.

J’ai ainsi compris qu’il fallait créer et s’intéresser à l’esthétique. Je n’aime pas trop la photo de carte postale. Je m’intéresse énormément aux ruines, aux lieux désaffectés où l’ont peut voir les interventions de l’homme.

Je suis cinéphile engagé. Le cinéma est ma priorité. J’avais fait un documentaire de 40 minutes sur la vie des étudiants en internat à Oujda.

Quand je suis sorti de l’école, avec mon premier salaire je suis revenu de Casa pour acheter un appareil photo à Oujda, un Pentax, et un caméscope. Désormais je prends des photos quand j’en ai envie.

Peux-tu nous donner tes impressions concernant le festival et les expositions ?

J’ai eu un grand coup de cœur pour le travail du photographe de Magnum, Simon Wheatley,  car quand je regarde ses photos, elles m’interpellent. Je me demande  comment il les a réalisées, s’il a fait des mises en scène. On est tellement saturé d’images que l’on a besoin d’être surpris, et Simon m’a surpris.

J’ai aussi beaucoup apprécié le travail de Monsieur Azzedine Alami, entre autre sa passion pour la photo macro et ses images en noir et blanc m’ont touché.

Pendant ce festival,  j’ai fait des rencontres importantes. J’ai appris beaucoup de choses et  on a remis beaucoup de choses en question  comme la communication.

Pour l’organisation,  nous devons prendre en considération que c’était la première édition mais il y a eu un problème  au niveau du programme qui était désorganisé. Les gens n’ont pas  eu la visibilité  qu’ils méritaient.

J’ai été agréablement surpris par les lieux d’exposition.  Ce sont de nouveaux lieux très beaux. Cependant il y faudra pour les prochaines éditions améliorer les accrochages. C’est dommage qu’il n’y ait pas eu des explications avec des titres, car cela nous aurait permis de mieux comprendre les travaux et l’approche des artistes.

Actualité

Je reprends une phrase d’Algo, photographe français, présent pendant le festival,  qui m’  a dit «c’est bien de se prendre une claque». J’ai vu de belles choses ici qui m’ont donné envie de faire des choses différentes et cela m’a donné des forces pour avancer sur mon travail.  Je vais me consacrer un peu à la technique en photographie pour avoir de la facilité après et  aussi à l’écriture de scénario.

© Simon Wheatley
© Simon Wheatley