Premier prix de l’académie des Beaux-Arts pour Malik Nejmi

La consécration pour Malik Nejmi . Le photographe d’Orléans, né d’un père marocain et d’une mère française, recevra le 14 novembre prochain le premier prix de photographie de l’Académie des Beaux-Arts. Nouvellement créé et s’élevant à 15 000 euros, ce prix est soutenu par F. Marc de Lacharrière, et parrainé par les deux photographes qui siègent à l’académie, Yann Arthus-Bertrand et Lucien Clergue.

Malick Nejmi et lucien Clergue © Jean Berry
Malick Nejmi et lucien Clergue © Jean Berry


Né en 1973, Malik Nejmi a consacré cinq ans de son travail à ses origines marocaines, se rendant à maintes reprises de 2001 à 2005 dans le pays de ses origines, et reconstituant au fil de ses voyages son «album de famille».

Résultat : 94 tirages en format carré accompagnés de textes, qui lui ont valu en 2005 le prix de la critique Kodak et une exposition aux Rencontres africaines de Bamako

Avant d’être sélectionnés l’an dernier par Raymond Depardon pour l es Rencontres d’Arles , puis de faire la même année l’objet d’un livre (El Maghreb, aux éditions L’œil électrique).

C’est un travail initié l’an dernier qui lui vaut aujourd’hui les honneurs de l’Académie : la série primée, réalisée à la pouponnière – orphelinat de Bamako, est le premier volet d’une recherche sur le handicap et ses représentations en Afrique, intitulée L’ombre de l’enfance . Le prix lui permettra de poursuivre ce travail en Algérie (sur l’enfance illégitime), à Madagascar (sur le cas des jumeaux), puis au Kenya et en Zambie, avant d’être exposé fin 2008 à l’Institut de France.

Dans un continent africain «dont on a toujours perçu la douleur par l’image», Malik Nejmi balade son objectif et tente de contourner les clichés misérabilistes de photographes souvent «voraces»… Les images issues de la pouponnière montrent au travers de natures mortes le cadre de vie désuet de ces enfants, eux-mêmes gommés de certaines images où ils posent dans les bras de leurs «nounous», pour esquiver le sempiternel sourire forcé face à l’objectif. Lui-même père, Malik Nejmi dit avoir pris conscience, suite à cette expérience et «peut-être naïvement», que «l’enfance est d’une fragilité familière».

Après cette recherche sur l’enfance africaine, Malik Nejmi se lancera, au fil d’un projet baptisé «Entrada» , sur les nouveaux parcours migratoires en Europe : il reprendra le trajet (Barcelone / Dortmund / Rotterdam) emprunté avant son arrivée en France, en 1970, en suivant l’historique des tampons et visas touristiques inscrits sur son passeport, poursuivant ainsi sa quête sur son identité et ses racines.

Bon vent !