Un premier programme très chargé avec plus de 150 participants et une soixantaine de photographes venus de différents pays (Tunisie, Syrie, Lybie, Maroc, France, Angleterre…).
Pendant ces 4 jours, de jeunes photographes, des amateurs et passionnés ont rencontré des photographes professionnels dans différents lieux de la ville d’Oujda et de sa région.
Au programme, visite des expositions, conférences sur le droit à l’image ou gestion de galerie, atelier photo et art plastique, visite de la médina, excursion à l’Oasis de Gafait et projections…
Cette première édition organisée par l’association Fotografiart et le CERSHO ( Centre d’Etudes et de Recherche Humaines et Sociales Oujda) sur le thème de l’image entre information et séduction inaugure le lancement d’une biennale photo tous les deux ans.
Focus sur quelques participants du FIPO
Mahmoud Salem (Syrie, Damas), directeur exécutif du Centre d’Art, ateliers et rencontres d’arts plastiques et photographiques. Membre du Jury du Festival d’Oujda.
Parcours
Photographe, peintre, réalisateur de films et documentaires. Je suis directeur des galeries d’art de Damas et j’organise des festivals artistiques.
En tant que membre du jury, pouvez vous nous donner vos impressions de ce premier festival ?
Etant donné que c’est la première édition de ce festival, je pense que l’organisation est réussie malgré quelques défauts organisationnels. Ce festival a un grand charme au niveau des rencontres. Il y a de nombreux photographes de différents pays, ce qui lui donne un aspect international.
De plus, j’ai pu admiré des photographies d’une grande beauté dans les 3 différents lieux d’expositions (Galerie d’Art moderne, galerie de la Médina, Fondation Moulay Sliman).
Quels sont vos projets dans le futur ?
Actuellement je prépare le premier festival de la photographie en Syrie pour 2010. Ce projet vise la participation de 20 pays arabes et étrangers pendant 5 jours. Il y aura deux volets, l’un présentant des photos en noir et blanc et l’autre en couleurs. Il y aura des conférences sur le thème : le rôle de l’information écrite et visuelle et un projet autour des arts traditionnels et manuels et les arts de la mosaïque.
** Double Portrait de deux jeunes rabatis : Nabila Halim (1989) et Youness Erami (1982)

Parcours
Nabila : je suis en première année d’architecture d’intérieur. Cela fait 3 ans que je fais de la photographie mais je pratique plus régulièrement depuis un an. Un photographe marocain, Nourredine El ghoumari, m’a parlé du festival et c’est ainsi que j’ai participé. J’ai présenté un travail sur un vieil homme dont le titre est le voyage de l’automne. En arabe l’automne de la vie, c’est une expression pour la vieillesse.
Youness : je suis développeur en informatique. Je m’intéresse à la photographie depuis trois ans. J’ai acheté mon premier appareil il ya deux ans. A Rabat, je visite beaucoup de galeries comme la Galerie Bab el Kabir ( la grande porte), la villa des arts ou encore la galerie de Bab erouah, ainsi je peux m’inspirer du travail des photographes. Je ne travaille pas sur des thèmes précis, actuellement je pars la journée photographier les scènes que je croise.
En tant que photographes, que pensez-vous du festival au niveau des rencontres, organisation et expositions ?
Nabila et Youness : il y a beaucoup d’échanges et des gens de différents niveaux professionnels . Au niveau de l’organisation, comme c’est une première édition, c’est normal qu’il y ait des failles. Au niveau du programme, nous avons réalisé de très belles excursions comme à Gafait, et ainsi nous avons pu faire de très belles photos. Malheureusement nous n’avons pas eu assez de temps pour voir les expositions.
Un coup de cœur ?
Youness : mon grand coup de cœur, c’est le photographe marocain Oussama Rhaleb dont j’ai aimé le travail et qui m’a donné des conseils techniques.
Nabila : j’ai beaucoup aimé le travail du photographe tunisien, Marwen Trabelsi avec son travail intitulé « l’enfant ».
Actualité
Youness : Je voudrais travailler sur un thème et présenter des concours. Actuellement, vous pouvez voir certaines de mes images sur mon blog : http://www.neth.ma
Nabila : Je vais travailler sur la technique de la photo, car après avoir vu les travaux des participants ; je suis convaincu que je dois perfectionner ma technique.
** Grand prix du jury: Mustapha Meskine (1966, Rachidia)

Parcours
Je suis photographe professionnel et gérant d’une société de communication audiovisuelle « regards artistiques », située Rabat. Nous organisons des stages photo au Maroc à travers un circuit de tourisme solidaire et équitable : www.voyagephotomaroc.com
J’ai fait une formation dans une association à Meknès « HANI gawharia » (nom d’un photographe palestinien). Cette formation de deux ans comprenait des cours d’histoire de la photo, des voyages photos. Ce sont eux qui ont monté le premier festival de photo au Maroc en 1991. Cela correspond au moment où la photo au Maroc a connu un grand essor.
Je suis ami avec de nombreux photographes comme Hassan Nadim, Jaafar Akill. C’est par eux que j’ai rejoint l’AMAP (l’Association marocaine d’art photographique) depuis 4 ans. J’ai participé aux deux derniers salons qu’ils ont organisés.
Je gagne ma vie en couvrant des évènements, des commandes pour des agences étrangères et des films institutionnels. Je ne travaille pas beaucoup pour la presse car l’image ici n’a pas beaucoup d’importance dans les magazines ou les quotidiens.
J’ai obtenu des prix, 3 prix au niveau national : prix au Qatar en 2005, prix Althani world for photography et le Prix de l’institution NYIP (NY)
Récemment, j’ai reçu deux grand prix : Le grand prix du National Geographic (2008) qui comprend un stage à New York et 5000 dollars de matériels, et le grand prix de Canon Middle East (2009) qui comprend un canon 1000D et un stage photo à Dubai.
A Oujda, j’ai exposé mon travail « Fantasia marocaine », avec lequel j’ai gagné ces deux prix. Ce travail montre une vision différente de la photo classique ou folklorique avec une vision picturale, proche d’une vision plastique. J’utilise mon appareil comme un pinceau. Pour renforcer cet effet, j’ai fais des tirages sur canevas, en grand format.
Rencontres, Organisation, expo, coup de cœur,…
En général, j’ai constaté que pas mal de travaux sont à la hauteur. J’ai été vraiment touché par le travail du tunisien, Marwen Trabelsi , un travail de photographie avec une vision cinématographique.
Ce festival m’a permis de faire de belles rencontres, avec des collègues photographes et aussi d’autres photographes que je ne connaissais pas comme les photographes étrangers. Je trouve cela important de connaitre nos collègues photographes arabes et de voir leurs touches visuelles.
Au niveau de l’exposition, il ya trop de photo dans les lieux d’expositions, ce qui ne met pas en valeur le travail des photographes. Pour le futur, il faudra favoriser un accrochage plus aéré.
Les lieux d’exposition sont magnifiques. Je suis très content et surpris de voir ces galeries à Oujda. Il est rare de voir d’aussi belles galeries même dans la capitale. C’est un point très positif pour l’art et la photo en particulier.
Les excursions ont été très intéressantes comme les mines de Jerrada ou encore l’Oasis magnifique de Gafait. Cela nous a permis de sortir du rythme du festival en se détendant et en prenant beaucoup de photos. L’ambiance a été chaleureuse et musicale.
Actualité
J’ai une exposition individuelle qui devrait se faire à Oujda pour présenter mon travail Fantasia dans sa totalité. Je vais aussi exposer au Salon national du cheval, El jadida.
Le 5 juin, je vais faire un stage photo à Dubai et le 10 octobre, je pars à New York, réalisé un stage avec John Mc Nelly dans le cadre de mon prix du National Geographic .
Prix du jury
Dimanche au soir, le 24 mai, s’est tenu le dîner de clôture et la remise des prix par le Jury à Dar Sebti.
Le grand prix de la photographie de Presse a été remis à la photographe guatémaltèque, Sandra Valecia Sebastian Pedro.
Le grand prix du Jury a été remis au photographe marocain Mustapha Meskine pour son travail « Fantasia marocaine ».
Le prix du jeune talent a été remis à Youness Erami.