La ruée vers l’or : les bichiques

Un petit détour par l’Ile de la Réunion pour s’arrêter quelques instants sur le travail de marchal_bichiques_14.jpgSébastien Marchal , photographe et membre co-fondateur du collectif Ligne 11 (avec FL Athenas et Edgar Marsy).

Plongez dans l’univers marin des pécheurs réunionnais. Sébastien Marchal vous révèle, avec une puissante lumière, un métier ancestral entre terre, ciel et mer.

La pèche est ouverte, en avant pour le portfolio !

** Rivière des Roches, Ile de La Réunion. ⃒ PORTFOLIO

De génération en génération, on perpétue la tradition de la « pêche aux bichiques »(1).

La pêche proprement dite est concentrée sur quelques heures de quelques marées, mais les jours, les week-end, les semaines, passés reconstruire, curer, protéger les canaux familiaux s’étalent sur toute l’année.

Le moment approche, les minutes passent à attendre encore, à scruter, à pencher la tête et à s’incliner devant les caprices de ces alevins bien indécis.

Quand « ça monte », c’est l’euphorie d’une « pêche miraculeuse » pendant laquelle la joie l’emporte enfin.


C’est la ruée vers l’or à la sortie des « vouves »(2), dans la rivière comme au front de mer.

L’excitation des filets qui s’alourdissent plonge hommes, femmes, enfants, dans une communion humaine authentique.

(1) « bichiques »

alevins de poisson d’eau douce dont les oeufs ont été entrainés au large par le courant des rivieres, ils remontent de l’océan vers l’embouchure des rivieres de La Réunion. Constituant un mets apprécié dans l’île, ces alevins de plus en plus rares, sont un produit de luxe dont le prix au kilo peut atteindre 45 euros.

(2) « vouves »

ce terme vient du mot malgache « vovo » signifiant piège. Il s’agit de nasses de cocotier ou de raphia tressées (et maintenant de filets) que les pêcheurs disposent dans leurs canaux afin de piéger les alevin.

Parcours de Sébastien Marchal ⃒ SITE WEB

1972, Naissance à Thionville et enfance en Lorraine. Il commence la photographie comme autodidacte en 1990 à Paris où il restera jusqu’en 1997. Succesivement phographe « freelance », puis photographe de presse, il passe son temps entre Paris, les Antilles et Madagascar. Il s’installe à l’île de La Réunion en 2003. Photographe du Centre Dramatique de l’Océan Indien, il réalise ses travaux personnels principalement en Argentique Noir et Blanc,  privilégiant une photographie de rencontres, de gens simples aux activités authentiques. 2008. Il fonde le collectif « ligne 11 » avec FL Athenas et Edgar Marsy.

*Une photographie de Sébastien Marchal a été sélectionné pour « Intimité(s) Francophone(s) » . Vous pourrez la découvrir le 22 octobre au vernissage numérique à la Cantine ou sur le site www.intimites-francophones.net