Prix Découverte Arles 2012

Soutenu par la fondation LUMA, le prix Découverte récompense chaque année un photographe ou un artiste utilisant la photographie et dont le travail a été récemment découvert ou mérite de l’être. Tous les ans sont sélectionnés les nominateurs qui désignent les photographes participants à ce prix. Le programme étant lié cette année aux trente ans de l’ENSP, les cinq nominateurs choisis sont des directeurs ou professeurs de grandes écoles de photographie. Chaque photographe présente son travail grâce à une exposition personnelle dans le parc des Ateliers et la sélection du lauréat s’effectue par un scrutin public pendant les journées professionnelles.

Le prix est doté de 25 000 euros.

couv-dp-a4-vf_web.jpgLES NOMINATEURS DU PRIX DÉCOUVERTE 2012

Phillip S. Block, directeur des programmes et de l’éducation à l’International Center of Photography à New York, John Fleetwood, directeur de la Market Photo Workshop, école et galerie d’art à Johannesbourg, Tadashi Ono, directeur de la section de photographie et art contemporain au sein de la Kyoto University of Art and Design, Jyrki Parantainen, professeur de photographie contemporaine à la Aalto University, School of Arts, Design and Architecture à Helsinki et Olivier Richon, professeur de photographie au Royal College of Art à Londres.

John Fleetwood a nominé 3 artistes africains :

  • Sammy Baloji (République Démocratique du Congo)

    Le travail de Sammy Baloji évoque l’exploitation des hommes, de la terre et du paysage. Son travail, Kolwezi, est un clair portrait d’une économie globalisée et révèle, en même temps, l’intensité et la complexité des conséquences que l’on discerne en creux, sous les multiples couches de cette narration. Il utilise de nombreux moyens pour faire avancer son histoire, une trame qui se construit en décortiquant les relations entre l’homme, l’espace et le photographe.
  • Hasan et Husain Essop (Afrique du Sud)

    Hasan et Husain Essop étudient les effets des représentations occidentales de l’identité musulmane. En réponse à celles-ci, ils développent, avec autant de sérieux que d’humour, des propositions qui s’appuient sur l’autoportrait et les stéréotypes. L’exploration menée par les deux jumeaux place la religion au coeur d’une société consumériste et interroge les limites de la photographie.
  • Zanele Muholi (Afrique du Sud)

    Muholi utilise la photographie comme un moyen d’enregistrer et de défendre les multiples identités – gay, lesbiennes, queer – sud-africaines, dans un pays en pleine mutation. Elle fait un inventaire de cette diversité, refusant l’ignorance et défiant toute représentation trop restrictive que l’on pourrait avoir de « l’autre ». Le militantisme de Muholi découle aussi de la violence subie par les communautés queer, et particulièrement par les lesbiennes afro-américaines. Sa propre image, sa manière de se représenter la poussent à s’exprimer en ces termes et à défendre sa communauté.

A propos de John Fleetwood

Né en 1970 à Johannesbourg. Vit et travaille à Johannesbourg.

John Fleetwood dirige le Market Photo Workshop, une école et une galerie d’exposition de photographie. Fondée par David Goldblatt en 1989, l’institution propose des cours ainsi que différents programmes de formation adaptés aux réalités complexes de l’éducation, de la culture et de l’identité en Afrique du Sud. John Fleetwood assure l’orientation pédagogique et artistique de l’établissement. Au cours de ses dix années de service au Workshop, il a notamment initié The Photo Workshop gallery, une des rares galeries d’exposition dédiées à la photographie en Afrique du Sud ; le Photojournalism Documentary Photography Programme, l’unique cursus de formation en photojournalisme, de cette nature, sur le continent africain ; ainsi que de nombreux programmes de mentorat réservés aux photographes en voie de perfectionnement, dont le programme Edward Ruiz, le plus ancien sur le continent. John Fleetwood s’intéresse surtout au développement de la photographie documentaire et aux débouchés pour la photographie militante. Il s’interroge aussi sur la manière dont l’ordinaire est transformé selon les circonstances, déterminé par les subtilités du contexte.