Rendu d’atelier – Tunis /2

Autopsie de la photographie en Tunisie

J’ai toujours l’impression, dans les réunions de photographes, d’être dans un staff « mortalité et morbidité » d’un établissement de soin. Dans ce genre de rencontres on revient souvent sur le déroulement d’une opération qui s’est soldée par la mort du patient. Les photographes en accomplissant un travail, que ce soit une exposition, une publication ou le dépôt d’un dossier pour un concours ou une résidence, sont dans l’angoisse. L’appréhension de la critique, au cas où elle prend au sérieux sa mission, la peur d’affronter les galeristes pour solliciter des cimaises, le manque d’argument pour défendre son droit de prendre des photos dans la rue, l’échec à un concours…sont autant d’obstacles que doit affronter, et sauter ou contourner, un jeune photographe tunisien.

Le workshop, organisé par Afrique in visu et Shutter party, a servi à mettre sur le billard toutes ces situations. Trois jours à disséquer, à analyser, à réfléchir sur la manière de remédier aux situations courantes ou d’urgences… Bref une autopsie de la photographie en Tunisie. A chaque nouveau projet, exposition, publication, participation à un concours, le photographe renait de nouveau, il espère, souhaite, rêve et c’est ainsi qu’il se constitue, s’expérimente et développe sa photographie.

Avec une trousse de médecin très bien fournie, Jeanne Mercier et Baptiste de Ville d’Avray sont venus ausculter, prendre le pouls, discuter puis proposer des régimes, des médicaments et surtout, comme de parfaits urgentistes, rassurer. En photographie l’échec n’est jamais mortel, bien au contraire, il doit être le ressort pour de nouvelles expérimentations et le tremplin susceptible de faire découvrir d’autres horizons.

Trois jours à visionner des travaux de photographes n’ayant en commun que le fait de vivre en Tunisie. Le paysage, la nature morte, la street photographie, la photographie sociale et la Révolution… un pot-pourri révélant la diversité de la photographie tunisienne.

Mais qu’est ce qui manque à cette photographie pour s’émanciper davantage et s’exporter à l’étranger à l’instar de la production de quelques pays africain ? La réponse tient à un seul mot : la rigueur. La rigueur dans la rédaction d’un CV, dans le choix d’une résidence d’artiste, dans un editing cohérent, dans la confection d’un book, dans le dépôt d’un dossier pour un concours.

La présentation, par Hichem Driss, d’une manière professionnelle d’obtenir des tirages photographique avec un label garantissant pérennité du support et qualité de l’image est venue comme une matérialisation de tout ce qui fut dit pendant le workshop.

Hamideddine Bouali

14 décembre 2011

Mohamed Slim Werda

Mohamed Slim Werda par Baptiste de Ville d'Avray
Mohamed Slim Werda par Baptiste de Ville d’Avray
Amateur débutant, passionné de photographie depuis deux ans, ayant commencé mon parcours au sein du Club Photo de Tunis j’ai pu établir quelques relations qui m’ont permis d’approfondir mes connaissances photographiques. _ Au fil de ces deux années j’ai participé à plusieurs expositions, à quelques workshops et à certains concours notamment « 5ème édition de la rentrée symbolique de l’année photographique  » dont j’ai remporté le 2ème prix.

Je sors juste de l’adolescence, j’ai juste 17 ans. Je suis encore en pleine évolution. Je me cherche moi même : qui suis-je ? Ce que je suis en train de devenir ? Ce que je souhaiterais être ?
L’outil que j’utilise pour déterminer qui je suis et qui je deviendrais est la photographie.
En analysant mes photos, je peux découvrir les choses qui m’attirent le plus et celles qui ne m’intéressent pas….

© Mohamed Selim Werda
© Mohamed Selim Werda

© Mohamed Selim Werda
© Mohamed Selim Werda

Sameh Arfaoui

Sameh Arfaoui par Baptiste de Ville d'Avray
Sameh Arfaoui par Baptiste de Ville d’Avray
Née un 23 Novembre 1987 à Tunis, Sameh Arfaoui se passionne pour la photographie dés son plus jeune âge, fille de conseil expert en bibliophilie et œuvres orientalistes, petite fille et nièce de photographes, l’amour du beau et une affaire de famille.

Active dans le domaine culturel et associatif, elle a participé à de nombreuses expositions et festivals en Tunisie comme à l’étranger, et ce dans des villes comme Perpignan, Arles, Madrid, Maribor, São Paulo, Montréal…

Sameh a suivi des études en Anglais appliqué aux relations internationales, et poursuit actuellement une licence trois en Design espace, elle est également trésorière au sein du club photo de Tunis depuis Janvier 2010.

Sameh Arfaoui présente ici des images réalisées en juillet 2011 lors d’ un stage photo avec Eric Bouvet pendant les Rencontres d’ Arles.
© Sameh Arfaoui
© Sameh Arfaoui

© Sameh Arfaoui
© Sameh Arfaoui

© Sameh Arfaoui
© Sameh Arfaoui

Wassim Ghozlani

Wassim Ghozlani par Baptiste de Ville d'Avray
Wassim Ghozlani par Baptiste de Ville d’Avray
Wassim Ghozlani, né en 1986, est photographe. Il vit et travaille à Tunis. Il va aborder des thèmes aussi varié que des clichés en noir et blanc proposant une vision distanciée de la Tunisie qu’il parcourt du nord au sud ; des témoignages de la révolution pour soutenir les acteurs du changement ; des mise en scène pour mettre en lumière des comportements déviants de ses contemporains.

En 2010, il est lance le premier portail tunisien des passionnés de la photographie (www.shutterparty.com), dont il occupe la direction de la publication et la coordination technique. Il est depuis janvier 2011, le responsable d’organisation du Club Photo de Tunis pour un mandat d’un an.

Collaborant avec des photographes de renoms comme Josef Koudelka ou Patrick Zachkman, de Magnum Photo, il sera conforté par eux dans le bien fondé de sa démarche et dans la qualité de ses créations. En 2011, il obtient la mention spéciale du jury pour le Prix Arte/ Cutlog à l’occasion de la semaine parisienne consacrée à l’Art contemporain.

Site de Wassim Ghozlani

Rupture en silence / Série de 50 photographies, Tunisie – août 2011

Vingt minutes avant la rupture du jeûne, Tunis commence à se vider de ses passants, elle se débarrasse peu à peu de son éternelle cohue et on la découvre sous un nouveau jour.
On respire et on profite du calme qui se propage petit à petit. La ville à l’air désolé paraît différente, peut- être un peu plus large. Un air mélancolique se fait sentir. Quelques voitures pressées passent de temps à autre. Des étudiants africains passent. Des touristes allemands se baladent sans se presser. Un homme se précipite avec un sac de pain et une jeune fille avance tout en tirant derrière elle une valise. Des odeurs de friture et de soupe remplissent l’air.

Rupture en silence © Wassim Ghozlani
Rupture en silence © Wassim Ghozlani

Rupture en silence © Wassim Ghozlani
Rupture en silence © Wassim Ghozlani

Rupture en silence © Wassim Ghozlani
Rupture en silence © Wassim Ghozlani

Yassine Hakimi

Yassine Hakimi par Baptiste de Ville d'Avray
Yassine Hakimi par Baptiste de Ville d’Avray
Yassine Hakimi est angliciste de formation et passionné de photographie depuis 2006.

Il se passionne pour l’expérimentation de différents supports photographiques en 2010, et commence ainsi à manier appareils argentiques, Lomo, et appareils en plastique.
Takrouna 1 © yassine hakimi
Takrouna 1 © yassine hakimi

Takrouna 2 © yassine hakimi
Takrouna 2 © yassine hakimi

Takrouna 3 © yassine hakimi
Takrouna 3 © yassine hakimi

Hamideddine Bouali

Hameddedine Bouali par Baptiste de Ville d’Avray
Hameddedine Bouali par Baptiste de Ville d’Avray
Né et résident à Tunis depuis 1961 , Hamiddedine Bouali est actif dans le domaine de la photographie depuis une trentaine d’années. Animateur, formateur, directeur de stages et enseignant, il fut commissaire de plusieurs expositions dont « La Tunisie de Jacques Pérez » en 1997 et des deux éditions du « Mois de la Photo de Tunis » en 1997 et 2001. Auteur de plusieurs articles parus sur les colonnes des quotidiens tunisiens et étrangers à propos de la photographie. Il se considère en même temps comme photographe, critique et historien. Hamideddine édite aussi un blog sur lequel il met en avant son travail photographique.

Le Blog du Photographique

Le Venise des photographes / Novembre 2011

Lors d’un récent déplacement à Venise j’ai été étonné par le nombre de visiteurs de la Lagune munis de tout ce que l’industrie photographique a conçue. Depuis le téléphone portable muni d’un objectif en plastique et sans aucun autre réglage que le déclencheur jusqu’à la chambre moyen format du photographe expert, une panoplie utilisée pour réaliser une seule thématique ; Venise.

La tenue du dispositif de prise de vue, les scènes photographiées et la posture du photographe sont révélatrices des intentions de ces opérateurs. Tout les profils de photographes sont là : Du touriste qui tient à se faire photographier devant le Pont des Soupirs comme gage de sa venue à Venise jusqu’au passionné hantant de nuit les places publiques désertes. Un inventaire qui n’a qu’une ambition ; collectionner les types de photographes.

Prise en main, Venise, novembre 2011 © Hamideddine Bouali
Prise en main, Venise, novembre 2011 © Hamideddine Bouali

Un amour de photographie, Venise, novembre 2011 © Hamideddine Bouali
Un amour de photographie, Venise, novembre 2011 © Hamideddine Bouali

Un temps pour chaque action, Venise, novembre 2011 © Hamideddine Bouali
Un temps pour chaque action, Venise, novembre 2011 © Hamideddine Bouali