Un festival dans les foyers de travailleurs migrants

Depuis quatre ans, l’association Attention Chantier organise tous les week-ends de juin le Festival de Cinéma des Foyers. Une initiative qui permet de mettre les cinémas d’Afrique à l’honneur et d’ouvrir les portes des foyers de travailleurs migrants d’Ile de France. Au programme sont prévus : des débats, des projections nocturnes en plein air, des repas conviviaux et des concerts.
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Le fameux studio numérique ambulant du CNA déborde lui aussi d’activité le temps du festival !

Créé en 2005 par le Cinéma Numérique Ambulant et le photographe Meyer de Tendance Floue, lors des Rencontres Photo de Bamako, le studio choisit, dès sa naissance, d’aller à la rencontre des habitants de différents quartiers de la capitale pour les faire poser sur les images d’archive mises à disposition par le collectif de photographes.

© Anais Dombret
© Anais Dombret
Le studio n’a pas perdu l’habitude de voyager et il est régulièrement remis au soin de différents photographes. Aujourd’hui, il a été confié à Anaïs Dombret et son équipe qui l’installe dans la cour des foyers le temps du festival. Tous les samedis du mois, les personnes venus profiter du festival se font tirer le portrait et ont le plaisir de pouvoir repartir avec un tirage offert.
Cette année, les grands portraitistes africains sont mis à l’honneur et les photos prises dans le studio sont inspirées des travaux de Malik Sidibé et de Seydou Keita.

Cet hommage qui se détache néanmoins des codes de leurs prédécesseurs, puisque l’équipe du studio a fait le choix d’une photographie très colorée avec des tissus africain et des nattes aux contrastes vifs.
Bien que les années soul soient loin et que les cartes mémoires aient remplacé la pellicule, l’envie d’inscrire les portraits dans le temps pour qu’ils deviennent à leur tour les témoins d’une époque reste inébranlable. Si chez Sidibé, les « pattes d’eph » et les coupes afro qui marquaient les années 60-70 sont aujourd’hui remplacées par les baskets ou les jeans, rien n’a encore vraiment pris la place des tenues traditionnelles. Ces portraits sont donc un moyen de parler autrement des foyers et de la vie des hommes qui y vivent. Les protagonistes sont, pour quelques secondes seulement isolés et retirés de leur environnement social et il ne reste alors que quelques détails, d’un vêtement ou d’un objet, pour raconter qui ils sont. On notera le portrait du vendeur tenant les brosses à dent qu’il vend (ci-contre), saisissant de vérité. Ce sont paradoxalement les objets du quotidien, arrivés avec ces Hommes, qui, le temps d’une photo, marquent un bout de l’histoire des migrations en France.

Le festival de Cinéma des Foyers ouvre ses portes tous les vendredis et samedis du mois de juin et vous accueillera dans une ambiance épicée autour d’un verre de bissap !

Retrouvez tout le programme ici.