Bamako-Abidjan – 2ème étape – 24 heures chrono
Jeudi 25 janvier 2018, 16h : Ousmane mon ami de 10 ans roule sa Mercedes familiale dans les embouteillages vers la gare SONEF de Faladié. Il a maintenant deux femmes et 4 enfants. Gendarme au poste frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire, il s’en est fallu de peu pour qu’il assure la vérification de nos papiers à Pogo, la dernière ville malienne avant les terres ivoiriennes.
C’est Karim, un ami de régiment d’Ousmane qui nous évite de payer une poignée de FCFA en échange de nos pièces d’identité. Une taxe qui peut augmenter si les vaccins ne sont pas à jour. Les passagers de notre bus-tank sans papiers, prendront un taxi moto à 1500 FCFA via la forêt pour esquiver le contrôle des autorités. Parmi eux, 3 jeunes orpailleurs maliens qui rejoignent Soubré pour chercher l’or dans les sous sols de la région sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Notre convoi transporte aussi Anissa, 15 ans de vie à Porte de Montreuil au compteur. Elle est contrainte de rentrer au pays pour « se chercher ».
C’est chez mon ami Clay que nous atterrissons après 24 heures de transit rythmé par des pauses café, arachide, mèches light et discussions douanières à propos de l’écran plasma que Kader ramène à son père. Je retrouve les 220 logements d’Adjamé 3 ans plus tard. Un carrefour de la capitale ivoirienne où chacun « se cherche » quotidiennement. Un lieu où j’aime me perdre et Kader y prend goût également. Le zouglou est « versé » (argot pour désigner l’accumulation ou la grande quantité) dans nos oreilles, le poulet braisé dans nos corps. Demain c’est le départ pour Duékoué et la cour familiale du père de Kader.
Gare d’Adjamé – Station U.T.B. Janvier 2018