Bled Runner – Etape 3 / Abidjan-Touba

Abidjan – Touba – 3ème étape :  » Vieux père voilà ton fils « 

Départ des 220 logements à 5h30, c’est encore la nuit, les premiers travailleurs arpentent les rues autour de la gare de bus. Cette fois, c’est la compagnie U.T.B. (union des transporteurs de Bouaké) « c’est pour N’sikan » un baoulé puissant dans le pays. Kader connaît cette compagnie depuis qu’il est petit. Le bus est moins long que celui de Bamako. Il encaisse mieux les nombreux trous de la route.

Finalement, nous arrivons vers 17h à Duékoué, « le carrefour de l’ouest » m’explique Kader. C’est Adama, le petit frere d’un pote de Kader qui nous réceptionne. Lui travaille avec l’hévéa. Un
intermédiaire commercial qui agit « Bord champs » entre producteurs et acheteurs de cette matière première, avec laquelle on fabrique le caoutchouc.

Sinon, la majorité des habitants de Duékoué travaillent autour de la filière café/cacao. Lors de la crise de 2011 Duékoué fut l’épicentre de la guerre. Des amis de Kader se souviennent des longues heures cachés dans leurs maisons. Époque où l’on fumait une cigarette par jour en plusieurs taffes espacées tellement elles étaient devenues cher.
Une période où les miliciens libériens soufflaient le chaud et le froid sur la ville, commissionnés par le camps Gagbo pour conserver le pouvoir. « On entendait parler anglais à chaque coin de rue  » précise un enseignant du grin des amis de Kader.

Il est déjà 20 heures, son jeune père nous offre à boire, on se donne les nouvelles et déballe l’écran plasma. Un moment solennel, Kader n’était plus venu ici depuis 2015.

© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
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© Camille Millerand
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Trajet Touba-Koonan, à 3 sur un 2 roues. Janvier 2018.