Bled Runner – Etape 4 / Touba-Koonan

Terminus Koonan – 4ème étape

Dernier trajet en bus depuis Touba puis premier parcours à 3 sur une moto de 2 places sur une distance de 46 km.

C’est d’ici que vient toute la famille Bamba. Apres les salutations nécessaires, nous atterrissons au kiosque de Moriba, l’homonyme de Kader. Même grand-père tous les deux. 
« On dit quoi ?  » demande motard n.1 « Mais on est là, je te vois pas » répond motard n.2 . En plus de servir du café Rostead, Moriba détient une mini-station essence accessible grâce à des vieilles bouteilles de pastis. Le kiosque est à un carrefour du village, un point ressource où tu viens prendre des nouvelles, acheter une recharge « Orange » et regarder le journal télévisé de la R.T.I (Radio Télévision Ivoirienne). 

Au village, les habitants attendent la pluie avec impatience. Ca fait 3 mois qu’elle n’a pas pointé son nez. Il y a seulement l’harmattan qui bat la poussière rouge, comme à Kaya au Burkina-Faso. Nous tentons de rencontrer le maire du village depuis ce matin. Pour la troisième fois, il n’est pas là. Pas grave, « l’essontiel » comme on  dit à Bab el Oued, c’est que Kader présente son projet agricole au chef des terres et ses disciples. Le tout avec l’appui des tontons Bamba. 

En multipliant les salutations, on apprend que la frontière guinéenne n’est plus qu’à 18 km. D’après la photo d’un ami de Kader, c’est seulement un pont de bois qui relie les 2 pays. Ici, transitent ouvriers guinéens et trafiquants en tout genre. Quand la tension monte entre les deux pays, on dit que des planches sont décloutées pour empêcher les deux roues et les véhicules de passer. Kader, Moriba et moi faisons les cents pas jusqu’aux premiers pieds d’anacarde, l’arbre qui donne la noix de cajou. Le nouveau « bon way » (bon plan qui peut rapporter gros en Nouchi), ici. Depuis 10 ans c’est de ça dont on parle en ville et dans le département dont le chef lieu est Ouanino. Kader attend un rendez-vous avec le chef de terre du village pour visiter les terres vierges et disponibles qu’il pourra exploiter. Fermes-écoles, engrais naturels, culture en circuit-court…Les idées ne manquent pas au fils ivoirien d’Algérie. Mais ici tout est à faire. La route est encore longue.

© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
© Camille Millerand
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© Camille Millerand
© Camille Millerand
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Trajet en « massa » – Man-Abidjan. Janvier 2018