Ceuta 2010 – 2011

Après avoir voulu questionner les lieux de frontière et de connexion de nos propres villes, avec le projet « Transit », nous avons souhaité élargir notre horizon aux portes de l’Europe et, plus particulièrement, à l’une des villes-frontière où l’écart économique avec un autre continent est le plus grand.

Nous avions entendu parler des bousculades meurtrières qui ont eu lieu à Ceuta et qui sont la rançon de son statut privilégié de port-franc et de point de contact entre l’espace de Schengen et le continent africain. Nous avons voulu savoir à quoi ressemblait cette ville espagnole de la côte marocaine. Comment était-elle façonnée par son activité de ville-marché ? Qui étaient ses habitants ?

Pour la première fois ce fut l’occasion de travailler tous les quatre en même temps dans un même lieu. Occasion aussi de collaborer avec Yves Zurlo, spécialiste de la question des enclaves espagnoles au Maroc, afin d’éclairer notre démarche photographique par une approche documentée.

Ce projet a donné lieu à une création graphique très personnelle en contre-point d’une approche académique. La perspective historique et critique de Yves Zurlo accompagne un travail qui laisse échapper notre stupeur dans une ville qui nous a semblé laide, où nous avons trouvé l’ennui. Serait-ce le lot des seuils de tous les Eldorados ?

Déroutés par Ceuta, notre démarche nous a conduits aux frontières du reportage et a laissé nos questions sans réponse.

LE COLLECTIF

Né en 2006, le collectif du Grain à moudre rassemble 4 photographes (David Ameye, Arno Brignon, Cédric Friggeri et Julien Pebrel qui depuis a quitté le collectif) autour d’échanges de regards sur des projets communs. Il s’agit donc bien d’un collectif au sens originel du terme et non d’une petite agence autogérée comme peuvent l’être beaucoup d’entités se revendiquant de l’étiquette « collectif ». Les projets sont décidés en commun, les expositions conçues en commun avec le souci de ne pas mettre en avant le travail individuel des photographes mais bien le résultat du dialogue des photographies et de la diversité des approches d’un même thème.

Leur vision du collectif dépasse la fonction d’agence, et vise à créer un vrai dialogue entre les images présentées. Une posture qui se retrouve dans le dispositif d’installation, les regards de chacun sont mélangés, pour ainsi effacer l’individualité au profit de la réflexion et de l’échange. Chaque image vaut alors à la fois pour elle-même et pour le dialogue qu’elle établit avec les autres.

« A chaque occasion nous repensons la mise en place des photographies et exploitons des liens et des sens de lectures différents. Ce parti pris nous semble le plus approprié pour que le visiteur réfléchisse à son tour aux enjeux qui naissent à la croisée de nos visions personnelles. »

dgam01.jpg
dgam02.jpg
dgam07.jpg
dgam11.jpg

dgam14
dgam14

dgam16
dgam16

dgam19
dgam19

dgam21
dgam21

dgam25
dgam25

dgam26
dgam26

dgam29
dgam29

dgam30
dgam30

dgam32
dgam32

dgam34
dgam34

dgam35
dgam35

dgam36
dgam36

dgam38
dgam38

dgam39
dgam39

dgam40
dgam40

dgam41
dgam41