L’exploration pétrolière onshore fait partie du futur économique du Gabon. La compagnie pétrolière française indépendante a négocié l’autorisation de prospecter une zone délimitée de jungle. Cela s’appelle de la sismique : un processus géophysique qui permet d’évaluer la quantité de pétrole avant d’investir dans le forage.
Pour effectuer le travail sur place, l’offre de la compagnie tatare a été la plus intéressante. Elle s’est démarquée en proposant de continuer le travail pendant la grande saison des pluies à l’opposé d’autres compagnies qui renoncent devant les difficultés logistiques.
Les ouvriers sont les premières victimes de cette stratégie. Ils travaillent dans des conditions difficilement imaginables pour un occidental. L’épaisseur de la jungle rendant toute aide technologique impossible, le travail est accompli à la main. Un ouvrier marche en moyenne 15 km par jour, jusqu’à la taille dans les marécages. De l’aube au crépuscule, sept jours sur sept, le travail est dur et monotone pour des salaires abusifs.
Dans la version complète de mon documentaire, je développe plusieurs thèmes à travers des images et des textes : les rapports post coloniaux entre l’Afrique et les puissances occidentales, la corrélation entre l’homme et la nature. La perception du mythe, de la réalité, de l’image et du temps dans deux mondes séparés par les inégalités de l’histoire. La distance éthique du photographe dans un environnement qu’il tente de comprendre sans pouvoir en faire partie.