« Demain, c’est la fête. La Grande fête. Sois la bienvenue. »
Voilà, j’étais conviée à l‘Aid el K’bir.
Trois jours fériés durant lesquels j’ai suivi le déroulement de ce rituel musulman, avec pour toile de fond l’agitation des marchés locaux, le bêlement des moutons, les prières des mosquées, l’effervescence des médinas et, surtout, le rôle primordial de ces familles qui m’ont permis une immersion dans leur intimité.
Commémoration du sacrifice d’Abraham[[L’Aïd el k’bir commémore la soumission d’Abraham lorsque Dieu lui demande de sacrifier son fils (Isaac/Ismael), au dernier moment un ange retient la main du prophète et substitue à l’enfant un bélier. Sourate XXXVII]] , L’Aid el K’bir marque chaque année la fin du pèlerinage (hajj) à la Mecque. Cette grande fête, centrée sur le sacrifice d’un mouton, se déroule sur plusieurs jours au cours du dernier mois lunaire du calendrier islamique.
Fort est de constater que L’Aïd dépasse le cadre strictement religieux, devenant un défi d’ordre socio-économique : certains ménages choisissent souvent l’endettement pour honorer cette pratique. C’est aussi, et surtout, une tradition communautaire productrice de liens et d’unité sociale : forte cohésion et solidarité au sein de la cellule familiale, partage et distribution de la viande aux voisins et aux plus démunis.
A l’heure où l’on peut désormais acheter son mouton sur internet, cette série tente de retranscrire les réalités plurielles de l’Aïd el K’bir, en reflétant les ambiances du cadre intimiste de la famille débordant sur celles de l’espace urbain. Souvent décrié en Occident et au sein même du territoire marocain, j’ai choisi de voir l’Aid el K’bir dans son ensemble, sans faire l’impasse sur l’aspect sacrificiel.