Les invisibles de djibouti

Photographies : Emmanuel MARTIN

Textes : Daoud ALWAN ABOUBAKER et Emmanuel MARTIN

Dans cette Corne de l’Afrique passée sans transition de la Guerre Froide à la guerre contre le terrorisme international, une même pauvreté profonde continue d’hypothéquer la vie de communautés entières. Les effets cumulés d’une situ- ation de guerre permanente, de faillite des Etats, de redon- dance des crises climatiques, d’isolement et d’enclavement des vastes zones rurales, font de cette région, celle où la vie des populations civiles est la plus menacée au monde. Le contexte politique régional hostile à tout développement social pousse continuellement des milliers d’individus sur les routes de l’exil.

Devant ce tableau alarmant, seul Djibouti semble immu- nisé contre le syndrome des conflits armés de la corne de l’Afrique. En effet, les nombreuses bases militaires des pu- issances occidentales et la protection internationale qui en découle, ont tout naturellement contribué à faire de ce petit pays, un havre de paix pour des masses de déshérités en quête de refuge et d’horizons de survie.

Osman, saunier, vit et travaille sur le site même d’extraction du sel. Comme tous les métiers exercés par les invisbles de Djibouti, ils sont exclusivement le fait de personnes poussées sur les routes de l’exode, et qui ont été contraintes de trouver les moyens de leur subsistance. © Emmanuel Martin
Osman, saunier, vit et travaille sur le site même d’extraction du sel. Comme tous les métiers exercés par les invisbles de Djibouti, ils sont exclusivement le fait de personnes poussées sur les routes de l’exode, et qui ont été contraintes de trouver les moyens de leur subsistance. © Emmanuel Martin

C’est par l’observation patiente des zones urbaines éparpillées à travers la capitale djiboutienne que l’on peut se faire une idée des défis auxquels sont confrontées ces masses humaines, devenues les-laissées-pour-compte du développement dans la plupart des pays dits les moins avancés du monde. En effet, dans ces zones survolées par nos regards indifférents, dans ces zones dénuées d’intérêt économique apparent, « squattent », des milliers de person- nes, devenues la masse des invisibles de Djibouti.

L’une des caractéristiques communes à ces zones où se regroupent les invisibles réside dans la singularité de leur localisation. Elles se concentrent particulièrement sur des sites où l’environnement naturel a été sérieusement dégra- dé sous l’effet conjugué des décharges domestiques, indus- trielles et des évacuations tout azimut des eaux usées. Ce sont des espaces à la lisière des lotissements reconnus par l’administration. C’est dans ces terrains vagues, en marge de lopins de remblais, à proximité des rares mangroves et palétuviers du littoral, qu’il est possible de les croiser. Dans cet environnement exposé à toutes les formes de dangers, les invisibles de Djibouti déploient toute une série de stra- tégies de survie, pour subvenir dans la dignité à des besoins élémentaires vitaux. En effet, ces espaces sur lesquels un regard citadin habituellement formaté ne s’attarde pas, semblent stériles à toute activité économique. Pourtant, ces personnes ont réussi, à force de travail et d’acharnement à donner un sens social et économique à ces zones, à y créer une réelle économie de la subsistance. Les invisibles y ré- inventent ainsi chaque jour de nouvelles identités sociales basées sur le travail.

Leurs itinéraires et leurs parcours de vie révèlent un univ- ers méconnu. Ils nous permettent de suivre le déploiement dans cet environnement si particulier, d’une économie ig- norée, celle de la précarité. Il devient alors possible, au cœur de la ville, de croiser, hors sentiers battus, ces femmes, ces hommes et ces enfants, qui à longueur de journée déploient une incroyable rage de vivre. Les chemins empruntés tous les jours par cette masse laborieuse permettent d’en savoir un peu plus sur la surprenante détermination de ces invisibles de Djibouti.

Leur invisibilité, qui est certainement leur première identité commune, résulte d’un processus social et économique qui en fait les victimes d’un monde, où tout ce qui compte est défini par des critères matériels. Ces personnes sont des déclassés so- ciaux, hors de toutes statistiques économiques.

Abdou, la quarantaine, est l’un des rares charbonniers de Djibouti. Il récupère le bois élagué de la capitale pour le transformer en charbon de bois qui servira de combustible à la cuisson des ménages ainsi qu’aux restaurants de quartiers populaires. Issu d’une famille de nomades afars, il éprouve une grande fierté à subvenir aux besoins de sa famille. il nous répète : “ Grâce à mon travail, mes enfants ne manquent de rien”. © Emmanuel Martin
Abdou, la quarantaine, est l’un des rares charbonniers de Djibouti. Il récupère le bois élagué de la capitale pour le transformer en charbon de bois qui servira de combustible à la cuisson des ménages ainsi qu’aux restaurants de quartiers populaires. Issu d’une famille de nomades afars, il éprouve une grande fierté à subvenir aux besoins de sa famille. il nous répète : “ Grâce à mon travail, mes enfants ne manquent de rien”. © Emmanuel Martin

La réalité des invisibles d’aujourd’hui s’inscrit également dans la continuité des vagues successives de migrants pauvres et dé- racinés, originaires des pays voisins. Ces populations sont ven- ues des pays voisins, l’Ethiopie et la Somalie, afin d’échapper aux humiliations des systèmes politiques répressifs et à une misère sociale profonde. Elles furent pendant très longtemps la source principale du peuplement de la ville de Djibouti. Un siè- cle après, ces masses de déshérités et de naufragés de la Corne de l’Afrique continuent de s’échouer dans la ville.

Pourquoi les invisibles ont-ils été amenés à vivre dans et à tra- vers cet espace ? Comment concrètement leur quête quotidi- enne et incessante de subsistance s’organise-t-elle ? Est-il pos- sible de voir à terme le sort de ces personnes s’améliorer ?

En venant trouver un refuge salutaire dans la nouvelle métro- pole, les invisibles poursuivent un espoir : bénéficier aujourd’hui des mêmes possibilités sociales qui permirent aux générations précédentes de déshérités de se fondre dans l’ossature dé- mographique citadine. Mais de nos jours, le mythe d’un eldo- rado urbain djiboutien s’épuise en raison de la paupérisation grandissante de la population, du flux continu de migrants, et de l’absence de perspective sociale. Toutefois, face à une muraille d’indifférence, les invisibles de Djibouti continueront à mener leur combat silencieux de survie afin de garder cette dignité, si essentielle aux humains.

Par Daoud ALWAN ABOUBAKER

Photo noir et blanc de droite  Alors que Djibouti est considéré comme une terre aux conditions climatiques extrêmes où rien ne pousse, l’imagination, l’ingéniosité et le travail de quelques uns, permettent, grâce à un système d’irrigation de fortune utilisant les eaux usées, de faire naître des prairies urbaines, comme ici en plein centre ville de la capitale, enclavées entre la voie ferrée et les habitations. La rencontre avec Ali, ci-dessus, djiboutien, qui a créé son propre système d’irrigation avec les eaux usées des bâtiments d’habitation, nous mets sur la pistes d’autres prairies situées dans les zones péri-urbaines. © Emmanuel Martin
Photo noir et blanc de droite Alors que Djibouti est considéré comme une terre aux conditions climatiques extrêmes où rien ne pousse, l’imagination, l’ingéniosité et le travail de quelques uns, permettent, grâce à un système d’irrigation de fortune utilisant les eaux usées, de faire naître des prairies urbaines, comme ici en plein centre ville de la capitale, enclavées entre la voie ferrée et les habitations. La rencontre avec Ali, ci-dessus, djiboutien, qui a créé son propre système d’irrigation avec les eaux usées des bâtiments d’habitation, nous mets sur la pistes d’autres prairies situées dans les zones péri-urbaines. © Emmanuel Martin

Ces attelages archaïques tirés par de petits ânes nous ont permi de remonter la piste de invisibles de Djibouti. Ces charettes sont leur unique moyen de transport. © Emmanuel Martin
Ces attelages archaïques tirés par de petits ânes nous ont permi de remonter la piste de invisibles de Djibouti. Ces charettes sont leur unique moyen de transport. © Emmanuel Martin

(Photo de gauche en couleur) : Tawfiq, la trentaine, n’aurait jamais imaginé que son départ de la demeure familiale au Harar, dans la fraîcheur des hauts plateaux éthiopiens, l’aurait conduit dans la canicule et la moiteur des côtes de Djibouti. Il est le cadet d’une fratrie de cinq, une famille de paysan de l’éthnie Oromo, et c’est vu contraint, à peine adolescent, à quitter les bancs de l’école et le toit familial pour subvenir à ses besoins vitaux. L’itinéraire de Tawfik illustre la situation actuelle des réfugiés éthiopiens et somaliens fuyant la guerre civile, la pauvreté et la famine.  (Photo noir et blanc de droite) : le jeune Elias originaire d'Ethiopie. © Emmanuel Martin
(Photo de gauche en couleur) : Tawfiq, la trentaine, n’aurait jamais imaginé que son départ de la demeure familiale au Harar, dans la fraîcheur des hauts plateaux éthiopiens, l’aurait conduit dans la canicule et la moiteur des côtes de Djibouti. Il est le cadet d’une fratrie de cinq, une famille de paysan de l’éthnie Oromo, et c’est vu contraint, à peine adolescent, à quitter les bancs de l’école et le toit familial pour subvenir à ses besoins vitaux. L’itinéraire de Tawfik illustre la situation actuelle des réfugiés éthiopiens et somaliens fuyant la guerre civile, la pauvreté et la famine. (Photo noir et blanc de droite) : le jeune Elias originaire d’Ethiopie. © Emmanuel Martin

© Emmanuel Martin
© Emmanuel Martin

Qu’ils viennent des hauts plateaux éthiopiens, de Mogadiscio en Somalie, ils fuient tous la même pauvreté, la guerre civile, la situation de sécheresse et la famine, et se retrouvent sur les routes de l’exil. Pourtant, dans cette corne de l’Afrique, à nouveau sous les feux médiatiques, il est possible, pour peu que l’on s’attarde un peu, de croiser une autre réalité pour les exilés, que celle des camps de réfugiés et du trafic de migrants clandestins. Pour nombre d’entre eux, Djibouti devient, de part sa situation géographique, coincé entre l’Erythrée, l’Ethiopie, la Somalie et le golfe d’Aden, le passage obligatoire vers une vie meilleure. C’est à Djibouti que l’on peut alors rencontrer une réalité parfois tout aussi dure et abrupte, mais une réalité teintée d’espoir, une autre réalité de la subsistance. Le monde des invisibles de Djibouti. Ces hommes ont aussi fuit leur pays mais ils ont su créer sur des zones en marge de la ville, sur des espaces a priori stériles, de vraies activités économiques. Ces terres deviennent alors une halte d’espoir où à force de travail et d’abnégation, ils espèrent gagner le peu qui leur per- mettra de rejoindre une terre plus prometteuse de l’autre côté du Golfe d’Aden. Qui sont ces exilés venus s’échouer aux portes de Djibouti ? Comment leur subsistance s’organise-t-elle ? Quels sont les espoirs qui chaque jour les poussent à endurer un tel labeur ?

Djibouti, corne de l’Afrique, octobre 2011

Tout commence un week-end de novembre 2010, alors que nous déjeunons, dans un restaurant du bord de mer à Tadjourah, au nord de Djibouti. Nous apercevons un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants, en file indienne, courant sous les exhortations d’un homme, que nous identifions de suite comme un passeur et qui leur ouvre le chemin. Ils passent entre le restaurant et la mer, sur le ruban étroit de sable, tellement proches que nous avons le temps de capter la souffrance, l’inquiétude et la peur qui se lisent sur les visages. La peur de voir se terminer le voyage ici et maintenant s’ils sont pris. Il faut accélérer la cadence car la zone n’est pas sûre, trop près de la route, trop près de la ville de Tadjourah, trop près de nous aussi. Pour la plupart originaires d’Ethiopie, ils fuient vers Obock sur le littoral nord du pays, espérant embarquer sur un boutre qui les emportera vers un hypothétique avenir, de l’autre côté du Golfe d’Aden vers le Yémen et l’Arabie Saoudite. Nous voyons le poids des kilomètres parcourus dans des conditions climatiques extrêmes, et surtout l’inquiétude liée aux dangers de leur exode et à l’incertitude à atteindre leur but. Ce sont les mêmes migrants croisés, qui, tout au long de l’année sur les routes de Djibouti, fuient par groupe de trois ou quatre. Et à chaque fois, même si les motivations profondes qui leur font prendre autant de risques sont connues, la même interrogation revient, quant à l’issue d’une telle aspiration.

D’une lignée de pasteurs nomades somalis transhumant entre Djibouti et l’Ethiopie, Youssouf s’est mis en quête très tôt de possibilités pour subvenir un peu mieux aux besoins de sa famille. Pour lui, le respect des anciens et la solidarité font partie des valeurs sacrées : “A quoi sers-tu si tu n’aides pas tes parents ?”  D’ici une année, ces prairies n’existeront plus. La construction d’une nouvelle station d’épuration va condamner définitivement cette bouche d’évacuation des eaux usées de la ville. Youssouf et ses amis moissonneurs devront chercher un autre lieu ou une autre activité pour subsister. © Emmanuel Martin
D’une lignée de pasteurs nomades somalis transhumant entre Djibouti et l’Ethiopie, Youssouf s’est mis en quête très tôt de possibilités pour subvenir un peu mieux aux besoins de sa famille. Pour lui, le respect des anciens et la solidarité font partie des valeurs sacrées : “A quoi sers-tu si tu n’aides pas tes parents ?” D’ici une année, ces prairies n’existeront plus. La construction d’une nouvelle station d’épuration va condamner définitivement cette bouche d’évacuation des eaux usées de la ville. Youssouf et ses amis moissonneurs devront chercher un autre lieu ou une autre activité pour subsister. © Emmanuel Martin

Avec Daoud, un ami historien natif de Djibouti, nous cherchons une manière de mettre en image la vie de ces exilés. Rapidement, il me dissuade de réaliser un ultime reportage sur l’exode et les camps de réfugiés. Il est persuadé qu’il existe une autre réalité, un autre avenir que les camps pour ces certains de ces réfugiés. Mais pour se confronter à cette réalité, il faut sortir des sentiers battus, oser s’aventurer là où les regards ne se tournent pas, entrer dans des zones en marge de la ville, dans les zones péri-urbaines de la capitale djiboutienne.

C’est en observant une charrette tirée par son âne que nous trouvons la piste, la piste des invisibles. Cette charrette pourtant nous est familière, nous la croisons souvent sur les axes routiers à la circulation dense de Djibouti, tantôt chargée de sacs remplis d’herbe grasse, tantôt chargée de sacs remplis de charbon de bois ou de sel. A chaque rencontre son chargement diffère, et c’est ce qui nous attire. D’où viennent ces sacs, qui ne semblent pas provenir d’Ethiopie comme la plupart des marchandises ici, qui transitent par camion sur les grandes routes entre les deux pays. Remontant alors la piste de la charrette, nous découvrons bientôt les sources de production de toutes ces cargaisons, et avec elles, la population des invisibles que Daoud supposait. Ils sont là aux abords directs de la ville, travaillant sans relâche. Ils sont tous originaires des pays voisins, Somalie ou Ethiopie. Pour ces personnes, Djibouti est devenu un refuge provisoire leur permettant de gagner un peu d’argent et ainsi épargner dans le seul but de pouvoir, un jour, continuer leur exil vers une terre plus prometteuse, la péninsule arabique.

Photo noir et blanc de gauche  Mahmoud est originaire de Mogadisho en Somalie. Il a fui la guerre civile avec sa femme et ses 4 enfants. Il était pêcheur en Somalie sur les rives de l’Océan Indien, et maintenant il travaille sur les prairies avec Youssouf et d’autres réfugiés. Ils ont réussi à instaurer un système coopératif dans l’organisation du travail, et faire de ce terrain vague, une vaste prairie d’herbe grasse qu’ils revendent aux fermes d’élevages péri-urbaines et sur les principaux marchés de la capitale. © Emmanuel Martin
Photo noir et blanc de gauche Mahmoud est originaire de Mogadisho en Somalie. Il a fui la guerre civile avec sa femme et ses 4 enfants. Il était pêcheur en Somalie sur les rives de l’Océan Indien, et maintenant il travaille sur les prairies avec Youssouf et d’autres réfugiés. Ils ont réussi à instaurer un système coopératif dans l’organisation du travail, et faire de ce terrain vague, une vaste prairie d’herbe grasse qu’ils revendent aux fermes d’élevages péri-urbaines et sur les principaux marchés de la capitale. © Emmanuel Martin

En rencontrant ces hommes et ces femmes, nous comprenons qu’ils partagent un point commun : la capacité à devenir des acteurs à part entière de leur vie. Ils sont parvenus, à force de travail, d’abnégation et d’acharnement à mettre en œuvre une réelle économie de survie. Nous avons appris à regarder pour rencontrer ces invisibles de Djibouti. Pourtant leur présence au cœur même de la ville se matérialise aux yeux de tous, par cette charrette qui transporte le fruit de leur labeur. Celle-là même qui fait le lien invisible, lui aussi, non seulement entre ces masses laborieuses de réfugiés mais aussi avec le reste de la population djiboutienne. Vendre cette produc- tion sur les marchés ou dans les fermes péri-urbaines d’élevage leur permet d’envisager fièrement un futur pour eux et leurs familles.

Cette série de photographies sur ces invisibles initie un projet au long cours d’une cartographie sociale de ces exilés. C’est une premi- ère tentative d’approche de ces hommes et de ces femmes, de leur parcours de vie si singulier et si extraordinaire. Car il est toujours une situation extraordinaire que de fuir son pays, de laisser derrière soi sa vie afin de tenter le pari d’un avenir meilleur. A chaque rencontre transparaît la fierté, la dignité et la force de caractère de ceux qui ont décidé de prendre leur destin en main, mais presque toujours les sourires cachent des souffrances enfouies que seuls les stigmates du corps révèlent parfois à leur insu.

par Emmanuel MARTIN

© Emmanuel Martin
© Emmanuel Martin

Osman porte une “guabdade” sur son dos. La “guabdade” est une unité de mesure de 50kg. C’est une valeur d’échange dans toutes les transactions de la corne de l’Afrique. © Emmanuel Martin
Osman porte une “guabdade” sur son dos. La “guabdade” est une unité de mesure de 50kg. C’est une valeur d’échange dans toutes les transactions de la corne de l’Afrique. © Emmanuel Martin

© Emmanuel Martin
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Ces attelages archaïques tirés par de petits ânes nous ont permi de remonter la piste de invisibles de Djibouti. Ces charettes sont leur unique moyen de transport. © Emmanuel Martin
Ces attelages archaïques tirés par de petits ânes nous ont permi de remonter la piste de invisibles de Djibouti. Ces charettes sont leur unique moyen de transport. © Emmanuel Martin

Osman porte une “guabdade” sur son dos. La “guabdade” est une unité de mesure de 50kg. C’est une valeur d’échange dans toutes les transactions de la corne de l’Afrique. © Emmanuel Martin
Osman porte une “guabdade” sur son dos. La “guabdade” est une unité de mesure de 50kg. C’est une valeur d’échange dans toutes les transactions de la corne de l’Afrique. © Emmanuel Martin

© Emmanuel Martin
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