Quel avenir pour la photographie contemporaine congolaise ?

© désiré kinzenguele Loutsono
© désiré kinzenguele Loutsono
« Ceux qui aiment les arts ne s’abandonnent pas aux désespoirs » disait souvent Matondo Kubu Turé . Chaque jour qui passe, l’exercice du métier de la photographie prend de l’audience dans le pays. Mais un petit cercle prend son envol en s’adaptant à quelques principes de mondialisation.

Bamako, vitrine de la photographie africaine est un espace de rencontre qui est plus réservé aux africains d’autres cieux, en dehors de l’Afrique centrale qui continue à sombrer dans les oubliettes.

En dehors du Centre de Recherche et de la Presse (CRP) qui détenait une petite banque d’images qui était géré par Monsieur FRA avant les guerres et l’Association Nouvel’Art de Matondo , Bilombo Samba , Nicolas Bissi et les autres qui devrait rehausser la pratique des arts dans ces 7 expressions et faire la promotion, rien ne marche dans le pays. Les acteurs sont plongés dans une paresse sans limite.

Récemment on a demandé au coordinateur du Collectif Génération Elili , kinzenguelé Loutsono (l’un de ces artistes et artisans photographes congolais de la nouvelle génération), où serait la photographie dans cinq ans ? Il l’ignore parce que la plupart des gens qui pratiquent ce métier ne prennent pas conscience de ce qui les passionne.

Appareil en bandoulière auquel est parfois accroché un flash électronique impressionnant afin de capter les images sans projets préalables, ce qui les intéressent c’est la vente d’images. Ils ne pensent pas à une quelconque banque d’images. Ils réfléchissent l’immédiat sans penser à une exposition future pour montrer ce qu’est la pratique photographique au Congo Brazzaville.

Certains artistes du Collectif Génération Elili , attachés à une forme artistique qui est apparue et s’est développée après les stages animés par David Damoison , héctor Médiavilla Sabaté et Elina Moriya avec le soutien de l’ Agence Française d’Action Artistique (AFAA), de l’ Union Européenne en collaboration avec les Centres Culturels Rrançais, Nouvel’art , avait choisi d’exploiter leur style personnel pour renouveler la photographie congolaise.


Ils avaient tellement bien réussi que la photographie congolaise était devenue inéluctablement une photographie sans frontières. Sur la place de Bamako et à Paris dans le 20ème arrondissement pour « Nouvelles africaines » , ces photographes ont fait parler des images prises dans la rue congolaise suivant chacun un thème précis.

Aujourd’hui les jeunes ne veulent plus se réveiller et risquent de ne plus participer à d’autres rencontres sur l’image. Il faut que nous prenions conscience d’une certaine mutation fondamentale vers la maîtrise des nouvelles technologies de la communication. Le marché ne nous offre que des films de basse sensibilité, pas des laboratoires N/B, plein des défaillances dans la pratique du métier de photographe. On ne peut pas même donner la parole à des précurseurs de la photographie tels que André Kina , Georges Kouatila , Edouard Biantouma …Les clichés sont restés dans une poussière sans fins. La biennale de Bamako fait ressusciter les doyens avec les vieux clichés.

Il suffit de regarder au loin pour parler de l’image au pays: l’espace est encore vierge, c’est aux acteurs de prendre conscience pour que la photographie prenne sa place de prédilection.