Regards sur la photographie Congolaise

Depuis l’avènement de la scène photographique au Congo , on peut classer les photographes en deux différentes catégories: certains sont ceux qui détiennent des studios, traitent eux mêmes leurs travaux et d’autres des ambulants qui traitent leurs travaux par sous traitante. Aujourd’hui Il y a deux types de générations qui se dessinent dans la sphère photographique :

L’ancienne génération est celle qui est restée presque dans les oubliettes puisqu’elle n’a jamais pu se démarquer en participant à des rencontres ou des festivals. La plupart de ces anciens photographes ont presque abandonné les clichés dans les endroits poussiéreux comme il n’y a pas de politique culturelle photographique au pays personne n’a pu être déniché dans son coin. Par contre une nouvelle génération d’artistes et artisans photographes se fait remarquer par certaines initiatives individuelles et collectives. Pas d’école de photographie, une certaine banalisation s’opère, un académisme se fait jour pour avoir compris qu’il faut être à la une dans la connaissance en technologie des nouveaux outils de communication. La photographie a gagné presque tous les domaines contemporains jusqu’à devenir une sorte d’art officiel de nos jours.


Aujourd’hui lorsqu’il nous ait demandé de parler de la photographie contemporaine congolaise on note diverses modifications significatives du comportement de gens qui se baladent avec des appareils en bandoulière par rapport aux années antérieures. « Souriez, Posez, Ne bougez pas », voilà les trois verbes qu’articulaient les photographes d’antan.

collectif Génération Elili © Kinzenguele
collectif Génération Elili © Kinzenguele

Les années 2003 témoignent une rupture dans ce que la photographie avait coutume d’être. Elle est devenue plus variée et marquée par d’autres influences, depuis qu’un nombre de jeunes photographes a pris part aux stages successifs organisés par le Programme de Soutien aux Arts Plastiques (PSAP) financé par l’Union Européenne en collaboration avec les Centres Culturels Français de Brazzaville et de Pointe-Noire et l’association Nouvel’Art . La participation aux Rencontres Africaines de la Photographie de Bamako en 2005, à la biennale de Dakar et à l’exposition « Nouvelles Africaines » en 2006 à Paris. Les amateurs les plus éclairés qui se retrouvent au sein de photo-clubs jouent un rôle très important dans la pratique de ce métier. Ils passent surtout leurs temps dans les cyber-cafés pour consulter les images d’autres maîtres, voir les démarches des autres et se partager des images afin d’apporter des critiques aux travaux réalisés. Ils ont compris que la photographie c’est d’abord les idées et qu’elle fait partie d’un vaste domaine. C’est une discipline artistique. Elle est partout. Elle se consomme sous forme d’originaux ou de copies et de livres (même si au Congo on se cherche dans le domaine de l’édition).

La presse ne dit mot, d’abord de nos jours la plupart des hommes de la plume se baladent avec des appareils téléphoniques avec des capteurs d’images et parfois des appareils photos numériques pour témoigner un quelconque événement mais ils ne s’intéressent pas aux artisans de ce métier. Les récentes expositions photographiques organisées par le Collectif Génération Elili de Brazzaville et le Collège des Photographes Créateurs de Pointe-Noire témoignent beaucoup de choses.

Au Congo, où les intellectuels sont estimés plus qu’ailleurs, ils ne traitent pas de sujets concernant la photographie, ils préfèrent traiter la politique, la poésie ou encore la dramaturgie.

Le champ est encore vierge, certains précurseurs de la photographie existent dans leur coin et personne ne parle d’eux.

On dit que l’histoire ne se truque pas, mais alors qui retracera l’histoire de la photographie congolaise?