Donc songez, poètes; songez artistes; songez…

“Donc songez, poètes; songez artistes; songez philosophes; penseurs, soyez rêveurs. Rêverie, c’est fécondation.”

Victor Hugo , Le Promontoire du songe

La galerie Félix Frachon a ouvert à Bruxelles en 2016 dans une ancienne boutique dans le haut de la ville et propose une sélection de jeunes artistes provenant de régions ou de continents dits émergents : Asie du Sud Est, Afrique, Amérique centrale et latine et Moyen Orient. En ce début d’année 2018, une carte blanche a été offerte au commissaire indépendant basé à Paris, Yves Chatap, qui a pris le titre de Letter from my dreams
De cette proposition onirique, nous retiendrons donc l’invitation du commissaire à faire intrusion dans son rêve, car, oui en effet, cette exposition est bien le fruit d’un rêve dans lequel lui ont été révélés les noms des artistes présentés Ernest Dükü, Nyaba L. Ouedrago, Steeve Bauras et Arianne Foks, qui sont en tant que tels déjà tout un programme sonore et poétique. Ne cherchez pas des liens conceptuels, esthétiques ou même symboliques, chaque œuvre et chaque artiste adoptent une multitude d’interprétations et nous emmènent dans un long voyage entre visible et invisible, réalité et imaginaire à la manière des rêves où tous les possibles se révèlent.

L’artiste français Steeve Bauras, né en 1982 à Fort de France en Martinique, est le premier à nous attirer dans un univers en noir et blanc, fantasmagorique, avec des clichés à la sculpturalité surprenante, dos nu, cyprès au clair de lune et masse imposante d’une chapelle désertique. Ce travail à l’appareil numérique est d’une grande spontanéité et nous donne à voir une « réalité » possible, prise sur le vif, à la recherche des souvenirs de personnes disparues qui ont marqué l’artiste. Mais ses photographies ne nous montrent plus que des traces fantômatiques imperceptibles et mouvants.

Photographe né en 1978 au Burkina Faso, Nyaba L. Ouedraogo met la figure humaine au centre de son travail artistique en abordant des problématiques sociales et politiques cruellement actuelles. Dans une nouvelle série de triptyques, on y croise sapeurs congolais et autres formes de revendications sociales, dans une interrogation sur nos sociétés actuelles. Ses compositions sont liées par un esthétisme certain, un rapprochement de formes, de couleurs pour composer une nouvelle narration, une nouvelle image des sociétés africaines post-coloniales en pleine mutation. Le photographe est ici à la recherche de la mémoire de lieux tangibles ou imaginaires.

Ernest Dükü est né en 1958 en Côte d’Ivoire. Son travail qui oscille entre peinture et sculpture se base sur des recherches auprès d’éléments traditionnels comme les signes Akan mais également auprès d’autres traditions comme celles de l’Egypte antique ou de l’art pariétal. Dans ses Black series (des « peintures sculptées »), il renoue avec une symbolique particulière mystique et mystérieuse: personnages filiformes mi-clairs et mi-obscurs sur fond noir lunaire qu’on imagine aisément sortant du cadre et se mouvant face à nous à la manière de mobiles en fil métallique.

Arianne Foks, née en 1982, plasticienne et performeuse, clôt la déambulation avec Le Monde (gravure sur film miroir) en nous renvoyant une image grossière et déformée de nous-mêmes pour nous perdre encore un peu plus entre des mondes possibles.
L’exposition est habilement complétée par une série de conférences et performance durant les mois de février et mars selon le programme ci-dessous :

**Dimanche 11 Février 2018

Ernest Dükü : « Spiritualité et création » entretien avec Cécile Camart

Quelle est l’influence de nos croyances dans la perception du monde actuel ? Ernest Dükü travaille depuis plusieurs années sur cette question en interrogeant notre rapport à toute forme de croyance. Au cours cette rencontre, l’artiste évoquera son parcours centré sur la symbolique des formes et leurs relations à nos aliénations sociétales.

**Mercredi 28 Février 2018

Nyaba L. Ouedraogo : conversation Elena Sorokina
Au cours cette rencontre l’artiste parlera de sa relation à l’espace urbain dans sa pratique photographique. Le rapport au réel et la nature de cette réalité sont des enjeux majeurs de l’image contemporaine. Comment l’image accentue notre relation aux problématiques de nos sociétés ? Quel est l’impact de la photographie notre perception de notre mémoire ?

**Samedi 17 Mars 2018

Steeve Bauras : « Révéler l’intime » suivie d’une performance d’Arianne Foks
Au cours de cette rencontre, Steeve Bauras interrogera le concept de clair/obscur dans la photographie. Il présentera également ses dernières séries en cours de réalisation. L’image serait-elle un simple négatif du souvenir qu’elle soit documentaire ou conceptuelle?

FELIX FRACHON GALLERY

5 Rue St-Georges / St-Joristraat

1050 Ixelles

BELGIUM

+32 486 14 13 30

felix@felixfrachon.com

Tuesday – Saturday

11 am – 18 pm

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© galerie Félix Frachon
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