par Jeanne Mercier
Déjà 3 jours ! 3 jours que la biennale de Bamako a commencé. 3 jours de rencontres, de nouvelles amitiés comme l’explique si bien notre invité du jour, le photographe Samuel Nja Kwa.
3 jours d’expositions et de découvertes, hier les chasseurs dogons de Philippe Bordas au Centre Culturel Français et le travail From the edge to the core de Francis Nii Obodai qui montre la traversée de son pays, le Ghana, premier pays à avoir été indépendant ainsi que le vernissage Smile du OFF du CFP.
Hier soir, nous étions heureux d’apprendre la naissance d’un nouveau né dans le monde des collectifs de photographes en Afrique, le Collectif malien Djabugusso qui expose au Blonba jusqu’au 9 novembre dont nombreux jeunes photographes et amis font partis, Adama Bamba, Harandane Dicko, Fatoumata Diabate et l’un des photographes de ce journal, le talentueux Seydou Camara.
Aujourd’hui, après les 2 premiers jours de vernissage, les commissaires Michket Krifa et Laura Serani ont souhaité accentuer l’aspect professionnel des rencontres à travers des projections, des tables rondes ainsi que des lectures de portfolio.
Les photographes se sont préparés, ont apporté leur book, leurs photographies pour rencontrer tout un panel de professionnels, galeristes, critiques, commissaires…. peut être de bons conseils à retenir ou de belles opportunités à venir.
La semaine a déjà été bien chargée sous la chaleur harassante de Bamako et pourtant nous ne sommes qu’à la moitié de la semaine professionnelle. Les photographes en ont déjà plein les yeux et il reste encore 3 jours pour profiter de cet évènement et de la richesse de ses propositions.
par Perrine del Jesus
Un monde qui dépasse le monde, Collection Sindika Dokolo
Un collectionneur invité, exposition au Musée National du Mali
Elle a été créée à Luanda, en Angola, en avril 2004, par cet homme d’affaires congolais et par l’artiste angolais Fernando Alvim.
Simon Njami a assuré le commissariat de cette exposition. D’après lui, cette collection possède, aujourd’hui, plus de 500 pièces de 140 artistes provenant de 28 pays africains
Dans la sélection opérée par Simon Njami, on peut voir des photographies de Samuel Fosso, Jean Depara, Philippe Koudjina, et des vidéos de Ihosvanny, Ingrid Mwandji et Robert Hutter, Tracy Rose, Nastio Mosquito et Vic Peirero.
Le fait que les Rencontres Africaines de la Photographie donnent à voir une collection détenue par un collectionneur africain permet d’aller à l’encontre des certaines idées reçues, notamment que les expositions d’art africain sont fréquentées majoritairement par un public blanc, ou encore que les collections d’art africain sont toutes aux mains de collectionneurs occidentaux.
L’exposition propose à la fois des images d’archives (photographies du début du XXème siècle et des années 60), et des images contemporaines, comme celles de Joel Andrianomearisoa datant de 2007.
Simon Njami a choisi d’axer l’exposition sur la représentation de soi, et sur la problématique du Nous en soi. Le thème est d’actualité dans le contexte mondial où aujourd’hui l’on exige que chacun se positionne en termes d’identité, souvent très réducteurs.
L’exposition montre de très belles images de studio, notamment celles d’Abderramane Sakaly, également à l’honneur dans l’exposition Mali archives photo, mais aussi des intérieurs (les intérieurs dans le township de Cape Town de Zwelethu Mthethwa, et les femmes Saint-Lousiennes dans leur chambre au début du siècle dernier), et des images prises en extérieur. On peut signaler également les autoportraits de l’incroyable Samuel Fosso, ainsi que des portraits d’hommes en boubou ou en costume réalisés par Cornelius Yao Augustt, et aussi d’étonnantes images de Philippe Koudjina au Niger, représentant des stars occidentales en tournée (Claude François, Maria Callas).
Diversité des époques et des modes vestimentaires, diversité des représentations de soi et de l’autre. Unité dans la diversité, ou diversité dans l’unité, tout dépend de quel point de vue on se place…

A Bamako, on y rencontre des ami(e)s et on s’y fait des ami(e)s. Une célébration de la photographie en toute amitié. Harandane Dicko. Un photographe de talent, on s’est rencontré pour la première fois en 2009 lors du festival panafricain d’Alger. Dimitri. Toujours prêt à se plier en 4 pour satisfaire l’autre, l’homme de toutes les situations. Simon Njami. Son nom à lui seul est toute une histoire. Elise Atangana, Ah Elise. Koyo Kouoh. Mon amie que j’avais perdu de vue, il y a 15 ans, puis que j’ai retrouvé à Dakar. François-Xavier Gbré et Julie. Le couple des Rencontres… Et puis j’ai rencontré Raymond Dakoua. Cool. « Ton attitude fait la différence ». Marcia, Elde et plein d’autres gens…. J’en oublie, parler de tous ceux que j’ai rencontré aux Rencontres de la photographie m’amènerait à écrire tout un roman… blah blah blah… oui j’y étais. Au Blah Blah !
Samuel Nja Kwa est photographe. Il célèbre le cinquantenaire du cinéma africain avec une série de portraits d’acteurs et d’actrices africains à travers sa série Minorité Visible Cinéma Invisible.
Sa prochaine exposition se tiendra du 1er au 26 nov au festival de cinéma Lumières d’Afrique à Besançon.